Dalton (Les)
France, 2004
De Philippe Haïm
Scénario : Ramzy Bédia, Michel Hazanavicius, Eric Judor
Avec : Romain Berger, Ramzy Bédia, Eric Judor, Til Schweiger, Saïd Serrari, Marthe Villalonga
Durée : 1h00
Sortie : 08/12/2004
Les quatre frères Dalton, pour rendre fière leur mère, veulent devenir les bandits les plus recherchés de l’Ouest. C’est alors qu’ils entendent parler d’un chapeau magique qui rend celui qui le porte invincible. Heureusement, Lucky Luke veille.
I’M A POOR LONESOME CINEPHILE
Fort du succès d’Amélie Poulain, Jean-Pierre Jeunet fut un temps intéressé par l’adaptation au cinéma de la mythique bande dessinée de Morris, avec Jamel, multiplié numériquement, dans le rôle des quatre Dalton et Jim Carrey en Lucky Luke. Le résultat aurait pu s’avérer énorme, tout comme il aurait pu ne pas l’être. Le casting de comiques de la télévision ou de la scène dans les gros films populaires français n’est jamais rassurant et là où Alain Chabat était parvenu à être fidèle à l’esprit d’Astérix, malgré la présence de nombreux transfuges du petit écran, Philippe Haïm échoue en faisant des Dalton une équipe on ne peut plus hétérogène. Evidemment, en dépit des efforts pour s’effacer derrière les personnages, il s’agit avant tout d’un film d’Eric et Ramzy et non d’une transcription à l’image de la BD. Il ne suffit pas de faire bondir Eric sur place pour qu’il s’agisse de Joe Dalton. On préfèrera oublier Saïd Serrari (l’inénarrable sidekick de Samouraïs) et Romain Berger (nouveau venu qui parvient à mal jouer sans dire un mot). Ainsi, les références au support original tiennent avant tout du clin d’œil plus que de l’assimilation. Les Dalton témoigne de l’absence de courage du cinéma de divertissement français, où l’on préfère engager des valeurs sûres du box-office, quitte à transformer l’adaptation en spin-off malheureux simplifié pour les plus jeunes, plutôt que de tenter quelque chose de plus osé (à l’image du projet de Jeunet). La mise en scène n’est pas dépourvue d’idées, mais manque cruellement d’ampleur. Jouer à fond la carte des couleurs criardes ne fait pas une bonne bande dessinée à l’écran. Très faible en gags, le film trouve une réussite, aussi insignifiante soit-elle, là où on l’attendait le moins, dans le personnage de Lucky Luke. En retrait, le second rôle est interprété par un acteur que l’on croyait totalement inapproprié, l’allemand Til Schweiger (Le Roi Arthur), ici doublé, qui parvient à arborer l’air satisfait, sûr de lui, de Luke. On se prend presque à espérer que le film marche afin qu’il engendre une véritable adaptation des aventures du héros. A suivre, Iznogoud de Patrick Braoudé, avec Michaël Youn. On y croit. Ou pas.