Le Daim

Le Daim
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Daim (Le)
France, 2019
De Quentin Dupieux
Scénario : Quentin Dupieux
Avec : Albert Delpy, Jean Dujardin, Adèle Haenel
Photo : Quentin Dupieux
Durée : 1h17
Sortie : 19/06/2019
Note FilmDeCulte : ****--
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Georges quitte sa banlieue pavillonnaire et plaque tout du jour au lendemain pour s’acheter le blouson 100% daim de ses rêves. Un achat qui lui coûte toutes ses économies et vire à l’obsession. Cette relation de possessivité et de jalousie finira par plonger Georges dans un délire criminel…

FRANGER THINGS

Une chose est sûre, au sortir de la projection de Le Daim on ne pourra pas dire qu’on nous a menti sur la marchandise. Parce que oui, une nouvelle fois, le perché Quentin Dupieux nous invite à un voyage déroutant en territoire nonsensique et en région absurde, une balade en terrain connu (conquis ?) comme lui seul sait les composer et nous les proposer. Lente mais sûre descente dans la schizophrénie d’un marginal fuyard (excellent Dujardin qui se glisse dans le rôle et entre les manches dudit blouson avec l’aisance d’une Cendrillon enfilant son soulier de verre) Le Daim pourrait se décrire comme un ersatz de cousin Pyrénéen du Christine de Carpenter en presqu’aussi inquiétant, mais en beaucoup plus drôle forcément. Mais à y regarder de plus près, on pourrait également déceler dans ce film une sorte d’autoportrait, une espèce de mise en abîme du propre cinéma de Dupieux où, à travers son héros, le réalisateur envoie balader les codes pour ne retenir qu’un certain essentiel et observer où tout cela conduit… Avec un sens de la dramaturgie, du rythme et du cadre qui est lui est propre, le réalisateur de Rubber et de Réalité nous offre donc un nouveau film-concept agrémentant sa comédie d’un malaise palpable et d’une inquiétude bien sentie, comme une sorte de distorsion des “genres“ avec lesquels il s’amuse, tout en composant une partition structurée et équilibrée malgré tout ce que la folie du pitch laisse suggérer. Bref, toujours aussi original dans le paysage cinématographique hexagonal, Dupieux et son Le Daim remportent donc une nouvelle fois la mise, après un Au poste ! déjà bien exquis. Et même si le film risque d’en laisser plus d’un sur le bord de la route, on ne pourra lui en tenir rigueur tant il s’avère être plus qu’agréable de se laisser embarquer dans cette folie douce et de se laisser surprendre par cette proposition tellement unique.

par Christophe Chenallet

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