Daft Punk’s Electroma

Daft Punk’s Electroma
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Deux robots, las de vivre dans un monde aseptisé, décident de devenir humains.

THE ROAD OF NO RETURN

C’est dans une voiture noire immatriculée en Californie et qui porte le nom prédestiné de "Human" que les deux robots vont entamer leur quête d’humanité. L’histoire commence comme un road-movie, avec le magnifique désert californien en toile de fond. La caméra suit, précède, survole le véhicule lancé à toute vitesse, s’attardant sur ses occupants ou encore sa carrosserie. Quand ils débarquent en ville, le spectateur note tout de suite un contraste avec les autres robots qui, s’ils portent eux aussi tous des casques, sont par contre habillés normalement alors que les deux héros sont tout de noir vêtus. Peut-être faut-il être un peu marginal pour souhaiter devenir humain? De plus, ces autres robots ont une attitude quasi léthargique. Une fois arrivés au centre, changement de décor: le monde devient noir et blanc et saturé, les deux robots reçoivent leur visage et après une courte euphorie, leur existence humaine va prendre un accent tragique. Il ne reste plus aux deux qu’à aller panser leurs plaies dans le désert.

Pour leur premier long métrage, les Daft Punk prouve une fois de plus qu’ils sont doués d’un extraordinaire sens musical (outre les morceaux de Chopin, Brian Eno ou encore Curstis Manfield, ils ont également fait un intéressant travail sur les sons), doublé d’un sens esthétique indéniable. Le spectateur appréciera l’histoire ou pas mais ne pourra nier la superbe photographie de Thomas Bangalter. Le trip sera sensoriel ou ne sera pas. Car il s’agit bien d’un voyage particulier auquel nous invitent les deux hommes, dans lequel aucune parole n’est prononcée et dans lequel aucune parole n’est nécessaire. La force des images étant suffisamment éloquente pour l’histoire contée. La fantastique odyssée des deux robots est à la croisée des chemins entre Gerry, L’invasion des body snatchers ou encore Star Wars, avec en plus l’inimitable touche du célèbre duo. Soit les soixante-quatorze minutes de la projection vont ressembler à une interminable traversée du désert, soit elles vont passer beaucoup trop vite et c’est avec un véritable sentiment de frustration que le générique mettra un terme à ce magnifique voyage. Quoi qu’il en soit, Daft Punk’s Electroma est un exercice de style haut en couleurs auquel il serait dommage de ne pas donner une chance.

par Carine Filloux

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