Festival de Gerardmer : Dachra

Festival de Gerardmer : Dachra
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Dachra
Tunisie, 2018
De Abdelhamid Bouchnak
Scénario : Abdelhamid Bouchnak
Durée : 1h48
Note FilmDeCulte : **----
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Yasmine, étudiante en journalisme, et ses deux amis Walid et Bilel enquêtent sur l’affaire non élucidée Mongia, du nom d’une femme retrouvée mutilée vingt-cinq ans plus tôt qui est aujourd’hui internée, suspectée de sorcellerie. Leur enquête les conduit jusqu’à Dachra, village archaïque et menaçant, isolé dans la campagne tunisienne. Alors que l’inquiétant chef du village les invite à rester pour la nuit, Yasmine se retrouve mêlée aux lourds secrets de Dachra et n’a d’autre solution que de lutter pour sa survie.

DASHRA 2EN1

De base, le fan de pelloches horrifiques kiffe l’exotisme. Qu’on le balade dans une forêt tropicale ou dans un couloir au Japon, cet incorrigible optimiste est toujours volontaire, souvent déçu… Alors quand on lui propose un essai de sorcellerie tunisien, il signe le bougre, tout heureux de pouvoir rajouter un tampon à son passeport de l’horreur ! Et en toute honnêteté, une partie de ce Blair witch reubeu n’est pas dénuée de qualités. Même si les futures pirouettes scénaristiques sont déjà décelables au bout de cinq minutes de métrage, on se plait dans un premier temps à suivre l’enquête de Yasmine et ses deux lascars benêts. Malheureusement, une longueur excessive pour ce genre de produit (clairement 40 minutes de trop !) fait par la suite tomber le film dans un interminable enfer d’ennui et de redites, avant de se vautrer au dernier acte dans tous les pièges qu’il avait su éviter dans le premier. Contrairement à la sorcière du Projet Blair witch, l’argument et le support documentaire ne sont jamais exploités, au point qu’on se demande bien pourquoi nos journalistes ratés sont venus se fourrer dans ce guet-apens. Restent quelques os à ronger, une bonne utilisation des rites locaux notamment mortuaires, une mise à mort assez sèche et surprenante, une gamine flippante plutôt bien castée et des questionnements, à peine esquissés mais bienvenus, sur la place de la femme dans la société et les mœurs tunisiennes. Un bilan mitigé donc, même s’il suffit à rendre le bouzin déjà plus sympathique que l’iranien et surestimé Under the shadow (prix du jury à Gérardmer en 2017) ou le turc Baskin dont la nationalité n’amène rien de nouveau par rapport à ce qu’on a déjà pu voir ailleurs. Il y a 30 ans, avec 3 yens, les japonais pondaient un Evil dead trap au postulat un poil similaire mais autrement plus dingo et définitif. On vous conseillera donc de vous (re)plonger là-dedans que dans un Dachra aux intentions louables mais finalement bien inoffensif.

Clément Gerardo

par Palpix

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