Da Vinci code

Da Vinci code
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Da Vinci code
The Da Vinci code
États-Unis, 2005
De Ron Howard
Scénario : Akiva Goldsman
Avec : Paul Bettany, Tom Hanks, Ian McKellen, Alfred Molina, Jürgen Prochnow, Jean Reno, Audrey Tautou
Durée : 2h29
Sortie : 17/05/2006
Note FilmDeCulte : ***---

Une nuit, le professeur Robert Langdon, éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence au Louvre: le conservateur du musée a été assassiné, mais avant de mourir, il a laissé de mystérieux symboles... Avec l'aide de la cryptologue Sophie Neveu, Langdon va mener l'enquête et découvrir des signes dissimulés dans les oeuvres de Léonard de Vinci.

VENI, VIDI, VINCI

Lorsque Columbia annonce l’adaptation cinématographique du best-seller de Dan Brown, avec Ron Howard à la barre, on ne peut pas dire que l’on est surpris. En effet, Howard le gentil faiseur, à la carrière pas trop décevante, est le candidat idéal pour porter à l’écran le roman calibré de l’auteur américain. Inutile de rappeler à quiconque que Da Vinci Code, c’est avant tout un livre, publié en 2003, qui a provoqué depuis sa sortie un phénomène que l’on peut qualifier d’immérité. Pour autant, l’ouvrage ne mérite pas non plus les pires critiques que l’on a pu entendre à son égard, backlash inévitable et proportionnel à la démesure de son statut culte. Au demeurant, l’œuvre de Brown s’inscrit dans la droite lignée des blockbusters littéraires à la Michael Crichton, très documentés et du coup, pas inintéressants si tant est que l’histoire n’est pas trop mal racontée. A la lecture du livre, on comprend alors aisément le choix de Ron Howard, promettant une traduction lisse capable de transformer le succès du bouquin en box-office explosif. Il n’est donc pas surprenant de constater que les principaux atouts du livre se retrouvent dans le film. A l’instar de ses défauts... La structure épisodique du roman, surdécoupé en chapitres très courts, était d’autant plus maligne que la narration sous forme de "jeu de piste" s’y prêtait allègrement. Converti en scénario, ce rythme devient un poil plus difficile à assumer mais Howard et son scribe de prédilection, Akiva Goldsman, ont su garder l’intrigue entraînante. On se permet très peu de temps morts dans cette chasse au trésor, si bien que dès que l’on s’arrête pour prendre son souffle, on frise l’ennui. Le dernier tiers du métrage, au même titre que celui du livre, tire en longueur et s’avère assez redondant.

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Heureusement, les producteurs ont su transmettre toutes les anecdotes fourmillantes de la source de manière aussi fascinante que chez Brown. Du Féminin Sacré aux Templiers en passant par l’analyse des signes et symboles, l’entreprise de vulgarisation pour le moins passionnante de Brown est plutôt bien illustrée à l’écran. On passera cependant sur quelques flashbacks maladroits, tantôt superflus, tantôt cheap, notamment lorsqu’il s’agit d’exposer le passé de certains personnages. Dommage car, à l’exception de quelques plans grossiers, la mise en scène d’Howard parvient à convaincre et à se faire même classe le temps de quelques instants fugaces, comme ces plans de plus en plus serrés sur les regards pesants des icônes peintes dans la Galerie du Louvre. Lorsque elle n’est pas sobre et froide, à l’image de ces moments passés avec Silas (un Paul Bettany sur la corde raide du surjeu), la mise en scène d’Howard se permet quelques emphases visuelles telle que cette toute dernière scène, rendue plus forte encore par la partition d’un Hans Zimmer inspiré. En somme, c’est un produit de bonne facture signé Hollywood. Du moins, essaient-ils de sortir le grand jeu. Comme en témoigne le casting: acteur oscarisé (Tom Hanks, fade quand son personnage l’est), nouvelle chouchoutte française (Audrey Tautou, se débrouillant avec son accent), second rôle en or (Ian McKellen, brillant de bout en bout) et expatriés habituels (Jean Reno plutôt que Tchéky Karyo, ça ne veut pas dire qu’il joue mieux). Fidèle au matériau de base, dont il subira le même sort, Da Vinci Code est bel et bien imparfait et ne mérite pas non plus les sifflements qui lui étaient d’avance réservés.

par Robert Hospyan

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La revue de presse de Cannes

Avant même l'ouverture du 59e Festival de Cannes, la messe était dite. Déjà, dans les rangs de nos confrères critiques, à la moindre projection presse, l'on gloussait à propos du Da Vinci Code, blockbuster mystico-christique très énorme pour la Croisette. Les bons mots étaient déjà réservés... Sans surprise, la presse s'est acharnée.

Pour Libération, il s'agit d'une "Da Vinci daube, Philippe Azoury et Didier Peron explique notamment que "Ron Howard ne sort pas de la cuisse d'Orson Welles, on le savait, mais d'avoir perdu à ce point le code de la mise en scène est l'une des surprises de ce film, dont le spectateur et une industrie hollywoodienne un peu aux abois pouvaient espérer qu'il soit au moins efficace". Un constat sans appel. Pour Delphine Valloire, d'Arte, même son de cloche. "Au final, les scènes supposées effrayantes font glousser la salle, l’intrigue poussive ne s’extirpe pas d’une mélasse historico-symboliste et Ron Howard invente un nouveau genre : le nanar ésotérique." La palme de la critique la plus drôle revient à Jean-Philippe Tessé sur Chronic'art.fr: "D'où de longues séquences de cinéma Powerpoint, avec Audrey Tautou, pas aidée, la pauvre, en guise de candide sur l'air de : "mais alors Jésus et Marie-Madeleine, crac-crac ?"." Il donnerait presque envie de le voir.

Yannick Vély

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