Croisière
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France, 2004
De Natacha Cagnard
Scénario : Aurélia Bernard-Moulin, Natacha Cagnard
Avec : Jean-Pascal Abribat, Jérémie Covillault, Caroline Ducey, Catherine Lefroid, Franck Lorrain, Mika Tard
Photo : Pierre Isnardon, Marc Robert
Durée : 1h29
Sortie : 30/03/2005
Sept jeunes personnes partent pour une croisière de rêve gagnée sur internet. Au bout du cinquième jour, Pierre le skippeur disparaît de manière sanglante. Entre angoisse et peur continuelle, tous doivent se serrer les coudes pour survivre et essayer de regagner les côtes. Mais à qui peuvent-ils se fier?
ET LE NAVET VA…
Pince-mi et Pince-moi sont sur un bateau. Pince-mi tombe à l’eau. Qui l’a poussé? On pourrait presque résumer ce film de la sorte tant on s’aperçoit qu’au final, la blague fonctionne encore. En tout cas, elle semble surtout opérer chez Natacha Cagnard, qui ose un certain parti pris avec son film. Prenez une belle brochette de personnages caricaturaux à souhait (le beau ténébreux, le petit con, la douce rebelle, etc.), emmenez-les sur une croisière qui peut sembler de rêve mais qui vire très rapidement au cauchemar, filmez le tout avec des caméras fixes un peu trop statiques ou à la mini DV portable (oh la facilité scénaristique!), et vous obtiendrez peut-être Le Projet Blair Witch sur l’eau. Seulement, ce mauvais rêve reste-t-il seulement imprimé sur l’écran ou arrive-t-il jusqu'aux spectateurs de la salle? Là est le dilemme, car devant le peu d’artifices dont le film dispose, l'on peut soit se laisser prendre au jeu de ce Cluedo marin, soit passer les trois quarts du métrage à souffrir des trop évidents obstacles et dangers que ces plaisanciers en perdition affrontent, et penser que l’on se fait mener en bateau. C’est selon. Alors si la réalisatrice peut se vanter d’avoir réussi une ou deux scènes non pas effrayantes mais en tout cas intrigantes, et que les comédiens s’en sortent, pour la plupart, plutôt bien, la grande révélation finale obtient tout de même le prix de la fin la plus absurde, pour ne pas dire plus, de l’année. Révéler ici sa teneur tiendrait de la faute de goût, mais voir ce premier film ne pas aller au bout de son délire apparaît comme totalement abscons. Dommage.
