The Crazies
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France, 2008
De Breck Eisner
Scénario : Scott Kosar, Ray Wright
Avec : Joe Anderson, Radha Mitchell, Timothy Olyphant, Danielle Panabaker
Photo : Maxime Alexandre
Musique : Mark Isham
Durée : 1h24
Sortie : 09/06/2010
Et si la folie était contagieuse ? Imaginez un virus capable de transformer n’importe qui en fou dangereux. Imaginez maintenant ce virus se répandant sur une petite ville tranquille du Middle-West. Alors que les habitants voient leurs proches se changer en assassins, un shérif tente de protéger les quelques personnes encore non infectées en attendant les renforts. Mais lorsque l’armée intervient enfin, c’est pour mettre la ville en quarantaine quitte à exécuter toute personne tentant de fuir. Abandonnés à leur sort, ce petit groupe de survivants va tenter de s’en sortir...
NUIT DE FOLIE
A une époque où Platinum Dunes fait son beurre sur la pelletée de remakes de classiques de l'horreur qu'elle produit (Freddy les griffes de la nuit, Vendredi 13, Massacre à la tronçonneuse, etc.), il est normal que différents investisseurs veuillent eux aussi leur part du gâteau et qu'ils se dirigent vers la filmographie d’un autre grand nom du genre : George A. Romero (il est même étonnant que l'idée n'ait pas germée plus tôt vu le succès de L'Armée des morts). C'est donc à la résurrection d'un des classiques de Big George (même s’il s’agit d’une des œuvres les moins connues de l'auteur), La Nuit des Fous-vivants en l'occurrence, que nous assistons aujourd'hui. Sauf que s’inspirer de Romero c’est aussi prendre en compte une lecture sociale de l’époque, une critique d’une société. Bref un sous-texte toujours présent dans l’œuvre du papa de Zombies que Eisner et sa bande de scribouillards oublient totalement, pour ne laisser qu’un simple film qui privilégie la forme au fond. Du coup on à tôt fait de se ficher de l'histoire et des personnages et on attend simplement que ca se passe. Car vu par le prisme de la modernité, The Crazies, avec sa ville en état de siège devenant sujette au chaos et sa bande de quatre survivants essayant d’échapper à la fois au siège de l’armée, à l’annihilation de la population et à l’épidémie, n'intrigue et/ou ne passionne pas plus que ça, la faute à un manque d'audace évident (quid du discours sur les autorités anéantissant une population entière au nom de la protection globale?) et à une surabondance de jump scares uniquement utilisés pour faire office de cache-misère. Certes le film original ne possédait pas forcément le budget de ses ambitions, mais il savait quand même éveiller en nous un sentiment d'oppression radicale couplé à celui d'une conscience morale sans cesse titillée. Ici on assiste juste à une histoire d'infection supplémentaire sans le moindre impact émotionnel. C'est sûr que 15 jours seulement après la sortie du réussi Infectés, l'ensemble fait un peu tâche. Périmé et pantouflard, The Crazies cuvée 2010 rate donc le coche de la relecture contemporaine pour ne devenir qu'un simple film d'horreur de plus perdu dans une forêt de titres communs et sans incidence.
