Cortex

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Un flic retraité, à la mémoire défaillante, intègre une maison de repos spécialisée et commence à suspecter des crimes dans l'établissement.

LA MEMOIRE DANS LA PEAU

Anticiper le quatrième film de Nicolas Bouhkrief n’est pas une chose facile. D’un côté, le réalisateur a déjà livré Va mourire (1995), joli premier film sensitif sur la difficile remise en question de trois gars vivant à la petite semaine sur la Côte d’azur, suivi de Le Plaisir (et ses petits tracas) (1998, remake officieux de La Ronde de Max Ophüls), autre film d’atmosphère. De l’autre, Le Convoyeur (2002) combinait film de genre et cinéma d'auteur en jouant en permanence sur l’ambiance nauséabonde du mensonge et de l'infiltration dans un hommage à la série noire. On ne pouvait ainsi pas vraiment savoir à l’avance dans quelle direction le réalisateur allait cette fois-ci nous embarquer. Sauf que l’on pouvait être sûr que, là encore, l’environnement serait très prononcé. Et si, effectivement, Cortex est lui aussi un film de genre, il joue également en permanence sur une personnification du climat, un point aussi important que l’histoire elle-même, à l'instar des œuvres de Guillaume Nicloux (Une affaire privée, Cette femme-là, La Clef). Car dans ce "thriller" paranoïaque, Boukhrief assène un décor aseptisé et autres lieux vidés et oppose à son huis clos claustrophobe un labyrinthe mémoriel et sensitif basé sur le vide et l'absence. Un cadre que n’aurait pas renié Sherlock Holmes (le personnage est autant cité pour la forme narrative dont fait preuve le réalisateur que pour son héros, pour qui l'enquête se fait avant tout dans la tête). Ainsi, si le rythme est en forme d’encéphalogramme quasi plat (parfois dur à supporter), il distille tout de même un environnement pesant et souvent suffocant, agrémenté d’un joli côté aliéné que son héros, tout en gestes et en silence, traverse en déambulant à la recherche de secrets, d'indices et de mobiles dans cette clinique transformée en véritable décor de Cluedo. On reprochera par contre à l'œuvre une fin bâclée (mais est-ce vraiment le point important du film?) et quelques personnages trop vite décrits, catalogués et finalement trop peu présents. Certains pourront aussi, éventuellement, tiquer sur la "jeunesse" du personnage principal, pas forcément adéquat pour le rôle. Mais Cortex reste malgré tout un film loin de toute prétention (la mise en scène évite tout effet de style pour mieux coller à un certain réalisme), qui marque définitivement l’assurance visuelle de son réalisateur.

par Christophe Chenallet

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