Contracted

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Contracted
États-Unis, 2013
De Eric England
Scénario : Eric England
Avec : Najarra Townsend
Durée : 1h25
Note FilmDeCulte : ****--
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Persuadée d’avoir contracté une maladie sexuellement transmissible lors d’une soirée sans lendemain, Samantha se rend chez son médecin. Le diagnostic s’avère bien plus redoutable…

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Contracted est le troisième long métrage d’un tout jeune réalisateur américain (Eric England, 25 ans - lire notre entretien). Il raconte les turpitudes crados de Samantha (Najarra Townsend, un air de Rooney Mara en plus expressive), une jeune fille qui, après une soirée trop arrosée, aurait chopé une MST. Contracted est court, l’histoire est concise (le film raconte peu de choses de plus que ce pitch), le résultat est net comme un haïku et sec comme une blague de Paf le chien. Certains seront probablement déconcertés par ce cauchemar organique qui reste plus ou moins crédible pendant ses deux premiers tiers avant de basculer dans la guignolade pour le reste du film. Mais il y a quelque chose de très réjouissant dans ce moment où l’horreur est tellement absolue qu’elle tourne au grotesque, que la monstruosité devient clownesque – une demi heure de plus et Contracted serait peut-être devenu un slapstick. Ce virage dans le ton n’était pas évident, England capture avec un certain talent cette rupture où la terreur viscérale d’une jeune femme lui fait perdre la raison et la transforme en quelqu’un d’autre. Comme le film lui-même.

Pendant des années, le personnage de la lesbienne perverse a hanté le cinéma, la briseuse de couple démoniaque, une sorte d’entité du mal. Le renversement de Contracted est ironique : ici, la jeune brebis innocente est lesbienne et c’est par un débordement involontaire d’hétérosexualité (d’une nuit, éméchée), qu’elle est punie. Samantha est seule confrontée à son corps, rappelant quelque peu l'héroïne atypique de l'étrange Comforting Skin de Derek Franson. Cette cruauté amorale n’est plus si fréquente dans le genre et elle donne un peu de sel à ce long métrage moins petit qu’il n’en a l’air. On devine, en sous-texte, toute l’homophobie traversée par Samantha, de plus en plus mortifiée, freak aux yeux des autres, et qui pourrit petit à petit comme le maître des clefs d’Atmosfear. Contracted est au moins aussi ludique.

par Nicolas Bardot

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