Contes de juillet

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Contes de juillet
France, 2017
De Guillaume Brac
Durée : 1h10
Sortie : 25/07/2018
Note FilmDeCulte : ****--
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Deux histoires impliquant cinq filles et cinq garçons, un jour d'été, dans Paris et sa banlieue. Baptisée "L’amie du dimanche", la première partie est centrée sur Milena et Lucie, deux collègues de travail, qui profitent d’un dimanche ensoleillé pour aller se baigner à la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Mais leur rencontre avec un agent de prévention envahissant va mettre à mal leur amitié naissante. La seconde partie, "Hanne et la fête nationale" voit une étudiante norvégienne se trouver successivement aux prises avec trois hommes tandis que les festivités du 14 juillet battent leur plein, Tout ce petit monde passe la soirée ensemble à la Cité Universitaire.

PREMIERS BAISERS

Le titre du nouveau film de Guillaume Brac fait un joli clin d’œil aux contes des 4 saisons de Rohmer, et plus précisément à Conte d’été, celui du cycle qui s’intéressait plus directement aux tergiversations amoureuses de l’adolescence, mais aussi celui où pointait un humour parfois un peu moqueur envers son héros grande gueule. D’autres échos rohmeriens traversent le film en filigrane (la solitude estivale du Rayon vert ou la base de loisir de Cergy de L'Ami de mon amie), mais Brac ne reste pas dans l’ombre du grand cinéaste, et impose avec aisance et humour une patte déjà reconnaissable malgré une carrière encore jeune. Les premiers dialogues ont un délicieux goût d’absurde, de même que de nombreux détails terre-a-terre, volontairement décalés. Et bien sûr une maladresse hilarante autant chez les filles trop sages que chez les mecs trop pressés.

Le film est à l’origine une commande passée par le conservatoire d’art dramatique afin de faire tourner des apprentis comédiens. Certains passages ont parfois un petit coté « atelier d’impro » , (non pas à cause des acteurs, tous justes, mais de par certains rebondissements théâtraux un peu appuyés) mais de façon générale, l’ensemble sonne particulièrement vrai, et réserve même des changements de ton en forme de pirouette très gracieuses. Le bref pre-générique dessiné rappelle moins Rohmer qu’un autre de ses héritiers contemporains: Hong Sang-Soo, et c’est peut être avec ce dernier que Brac possède davantage de points commun. Ici, la sexualité n’est pas éludée, et la lâcheté parfois pathétique des personnages non plus. Derrière la légèreté de ces premières amours, il y a des détails d’une certaine noirceur. En effet les personnages masculins ne sont pas seulement entreprenants, leur insistance y franchit la limite du harcèlement. Cela n'est ni excusé ni masqué, et pourtant cela n’empêche jamais Contes de juillet d’être une comédie. Une comédie attachante, sincère, et pourtant jamais dupe. Encore une pirouette.

par Gregory Coutaut

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