Le Conte de la princesse Kaguya

Le Conte de la princesse Kaguya
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Conte de la princesse Kaguya (Le)
Taketori Monogatari
Japon, 2013
De Isao Takahata
Scénario : Isao Takahata
Durée : 2h17
Sortie : 25/06/2014
Note FilmDeCulte : *****-
  • Le Conte de la princesse Kaguya
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Adaptation du conte japonais qui raconte l'histoire, au Xe siècle, d'une princesse trouvée bébé à l'intérieur d'une lumineuse tige de bambou.

LE CONTE DE LA LUNE VAGUE

Quatorze longues années se sont écoulées entre Mes voisins les Yamada et Le Conte de la Princesse Kaguya, dernier film d'Isao Takahata. Takahata, l'autre pilier de Ghibli avec Miyazaki, y adapte un conte populaire et légende éternelle japonaise. Qu'il s'agisse du folklore merveilleux de Pompoko, du traumatisme de la guerre dans Le Tombeau des lucioles ou de familles moyennes dans Kié la petite peste et Mes Voisins les Yamada, Takahata a toujours été un cinéaste profondément japonais. Le voir adapter l'un des plus anciens textes narratifs japonais semble aller de soi et Kaguya poursuit le geste entamé par ses précédents films.

Mes Voisins les Yamada était déjà marqué par une certaine épure formelle après le foisonnement Pompoko. Le Conte de la Princesse Kaguya va encore plus loin, avec son trait bien visible, ses décors parfois seulement esquissés. Visuellement, le résultat est d'une beauté à tomber, riche, gracieux et évidemment à mille lieues de l'animation industrielle telle qu'on peut la voir souvent aujourd'hui. Décors de neige, bois multicolore, Kaguya a la délicatesse d'un vol de papillon.

Kaguya a beau ne pas dater d'hier, elle est parfaitement actuelle. Le récit féministe de Takahata a pour héroïne une jeune femme dont on attend qu'elle s'efface, qui, comme les dames de son rang, doit noircir ses dents blanches, faire disparaître ses sourcils noirs, et bien évidemment attendre son prince. Une princesse en cage qui n'attendra pas qu'on lui donne la permission d'en ouvrir la porte: lors d'une scène fulgurante, où d'un coup le trait devient fou et l'animation s'emballe, la princesse, d'abord docile joueuse de koto, tente de s'enfuir. Ce n'est pas le seul moment de bravoure de ce long métrage où l'on défie des dragons en pleine mer, où l'on peut bien s'envoler puisque l'heure est à la magie. Tout cela n'est rien comparé à un finale absolument euphorisant, renversant, sorte d'équivalent lunaire de la parade des yokai dans Pompoko. Le film a quelques longueurs mais ses miracles rattrapent bien tout.

par Nicolas Bardot

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