Conte de cinéma
Keuk jang jeon
Corée du Sud, 2005
De Sang-Soo Hong
Scénario : Sang-Soo Hong
Avec : Uhm Ji-won, Lee Ki-woo, Kim Sang-kyung
Durée : 1h29
Sortie : 02/11/2005
Un jeune homme décide de se suicider, accompagné dans son geste fatal par son amie. Tandis qu’à la sortie d’une salle de cinéma, un homme suit une jeune femme en qui il croit reconnaître l’actrice du film qu’il vient de voir.
O FANTASMA
Hong Sang-soo n’a pas changé et pratique toujours le principe de l’incertitude. Quelques fictions au spleen éthylique, aux boucles narratives et ludiques, croquées dans la douce ondulation d’une légère gueule de bois. Son Conte de cinéma jouit d’une jolie idée de départ, avec ce malheureux, surveillé par la Séoul Tower, qui se projette dans un film sans que l’on ne sache vraiment ce qui est réel ou non. Bovarysme ou inspiration véritable, la toile sert en tout cas de continuité à son bras, un lien entre l’être et le fantasme. Un fantasme, façon rose pourpre dissimulée derrière une écharpe épaisse, qui s’échappe de l’écran et après lequel le héros devra courir. Mais s’il reste toujours chez le singulier Coréen ce ton doux-amer, cette fluidité un peu ivre, Conte de cinéma piétine souvent, ennuie parfois, et s’avère légèrement inabouti. On aura du mal, en tout cas, à ressentir les mêmes délices que dans ses précédents Turning Gate et surtout La Femme est l’avenir de l’homme, qui faisait la part belle aux flottements capiteux, aux petits matins bleus et à la désolation rehaussée par une mélodie naïve et acidulée. Le karaoké maladroit en figure imposée, Conte de cinéma garde pour lui la mélancolie des néons nocturnes, des nuits blanches et des désirs éternellement insatisfaits.