Constant Gardener (The)

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Constant Gardener (The)
États-Unis, 2005
De Fernando Meirelles
Scénario : Jeffrey Caine
Avec : Ralph Fiennes, Daniele Harford, Danny Huston, Hubert Koundé, Rachel Weisz
Durée : 2h09
Sortie : 28/12/2005

Note FilmDeCulte :

Diplomate anglais, Justin Quayle est affecté au haut commissariat britannique du Kenya, à Nairobi afin de superviser les aides humanitaires de son pays. Son épouse, la jeune avocate Tessa milite aux côtés des ONG. On la retrouve un jour assassinée dans sa Jeep, près du lac Turkana.

PETITES MAGOUILLES ENTRE AMIS

Balancé sur les écrans français entre la dinde de Noël et le réveillon de la Saint-Sylvestre, The Constant Gardener méritait assurément une meilleure distribution que cette sortie en catimini. D’abord pour son sujet grave et essentiel que dénonçait avec force John Le Carré (La Maison Russie, Le Tailleur de Panama) dans son roman: les malversations honteuses auxquelles se livrent sans vergogne les grands groupes pharmaceutiques en Afrique. Ensuite pour sa qualité même. Après l’éprouvante et époustouflante Cité de Dieu, le Brésilien Fernando Meirelles confirme qu’il est bien l’un des grands talents du cinéma mondial, capable d’adapter sa mise en scène énergique à n’importe quel sujet. Le fils spirituel de Walter Salles n’est pas qu’un publicitaire de génie et le prouve en conservant sa force d’indignation, alors qu’il aurait pu aisément céder aux sirènes d'Hollywood avec une si belle carte de visite. Film à thèse mais pas seulement, long métrage romantique qui commence pourtant par la mort de l'un des deux personnages principaux (Tessa), The Constant Gardener réussit la synthèse entre la grande cause et la petite histoire personnelle, sublime l’Afrique sans oublier d’en montrer la misère.

THE RIVER

Malgré ses nombreux atouts dont une magnifique photo signée César Charlone et un duo de comédiens exceptionnels, Ralph Fiennes (La Liste de Schindler) et Rachel Weisz (La Momie), The Constant Gardener laisse une curieuse impression d’inachevé. Le très conséquent livre original était peut-être difficilement réductible, mais le récit paraît parfois s’emballer sans raison et l’on cerne difficilement les motivations de certains seconds rôles. La charge menée contre le puissant lobby médical perd ainsi de sa force et de son impact, surtout dans le dernier tiers, et méritait davantage d’éclaircissements. C’est sans doute inhérent à la limite du médium et aucun roman de John Le Carré n’a, jusqu’à présent, fait l’objet d’une adaptation pleinement réussie, comme si son style journalistique et renseigné ne se prêtait guère aux contractions forcées du cinéma. En dépit de cette réserve, The Constant Gardener s’impose comme le complément idéal au Cauchemar de Darwin pour ne pas perdre de vue que, sans aucun tsunami, un continent se meurt doucement mais sûrement, devant nos yeux blasés.