Conjuring 2: Le cas Enfield
The Conjuring 2: The Enfield Poltergeist
États-Unis, 2015
De James Wan
Scénario : Carey Hayes, Chad Hayes, James Wan
Avec : Vera Farmiga, Simon McBurney, Frances O'Connor, Patrick Wilson
Photo : Don Burgess
Musique : Joseph Bishara
Durée : 2h13
Sortie : 29/06/2016
Lorraine et Ed Warren se rendent dans le nord de Londres pour venir en aide à une mère qui élève seule ses quatre enfants dans une maison hantée par des esprits maléfiques. Il s'agira d'une de leurs enquêtes paranormales les plus terrifiantes…
BRITISH HORROR STORY
Malgré un détour par le blockbuster décérébré (Fast and furious 7) avec à la clé un improbable succès au box-office mondial, James Wan fait aujourd’hui le choix de revenir à ses premières amours pour nous livrer la suite de son film le plus abouti - et accessoirement le plus flippant de 2013. Accompagné de sa boîte à malice et de sa valise remplie des meilleurs artifices pour nous foutre la trouille, le leader du splat pack retrouve donc le couple d’enquêteurs du paranormal pour nous faire hérisser le poil comme jamais. Alors en route pour énième histoire de maison hantée ? Oui, mais pas forcément comme on le pense. Car ici, le petit génie de l’horreur choisit une “nouvelle“ approche plutôt que de recopier bêtement la formule tout en efficacité qui avait fait la réussite de Conjuring premier du nom.
Généreux avec son public, le créateur de Saw et de Dead Silence orchestre cette fois-ci son film à la manière d’un train fantôme, un parti pris qui lui avait plutôt réussi sur le diptyque Insidious. Sa terreur et son petit théâtre de l’épouvante s'aventurent dans le démoniaque, une mécanique dont il maitrise chaque rouage et qui arrive une nouvelle fois à nous glacer le sang. Bien sûr cette approche aux ficelles quelque peu usées et aux effets plus grossiers (nombreux jump scare, portes qui claquent et autres boogeymen) que ce à quoi le réalisateur nous a habitués pourront donner une impression de facilité. Mais c’est oublier que son cinéma, Wan le veut sensitif et qui prenne aux tripes. Et même s’il tombe dans certains travers que l’on reproche d’habitude aux productions horrifiques bas du front, le jeune cinéaste nous démontre que lui sait au moins les utiliser à bon escient, grâce à sa connaissance des codes, et non pas comme une forme de cache-misère. On peut même affirmer qu’il arrive, avec sa mise en scène au cordeau, à en tirer le meilleur. La marque d’un auteur plutôt que celle d’un artisan.
Reste qu’on pourra quand même lui reprocher une progression du récit et une mise en place de la tension un tantinet laborieuses. Mais ces quelques incidents de parcours seront assez vite pardonnés face à la maitrise et la somme de qualités dont dispose le film, un vrai ride de frissons qui devrait en secouer plus d’un. Et avec les centaines de cas sur lesquels ont officié le couple Warren, gageons que James Wan a encore de quoi nous effrayer longtemps...