Comme une image

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Lolita Cassard, vingt ans et rondouillarde, aimerait se trouver belle pour attirer l'attention de son père. Etienne Cassard, auteur narcissique et bougon, se trouve déjà trop vieux. Pierre Miller, écrivain, doute de son talent et ne croit plus au succès. Sylvia Miller, professeur de chant de Lolita, découvre un beau jour que celle-ci est la fille d'Etienne Cassard, qu’elle admire. Chacun s'intéresse à la vie de l'autre, chacun espère résoudre ses tracas.

COMMUNES IMAGES

D’abord, désamorcer. Non, Comme une image n’est pas le meilleur film du duo "Ja-Bac". Oui, la savoureuse cruauté de Cuisine et dépendances ou d’Un air de famille, et la finesse subtile du Goût des autres ont perdu de leur éclat à l’occasion de la deuxième réalisation d’Agnès Jaoui. Et l’on n’aurait pas tort de pointer les limites de l’art comico-sociétal de l’actrice-réalisatrice. Plus encombrés qu’autre chose de leur conscience de gauche par trop proclamée, soucieux d’égratigner à la fois tout le monde et personne, en mettant en scène des personnages tour à tour haïssables, puis drôles, puis touchants, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri finissent par entraver leur scénario et l’empêcher de prendre son envol. Car en laissant s’éroder leurs crocs acerbes pour laisser place à de vaguement pointues quenottes petites-bourgeoises (voir à ce titre la pertinente mais finalement très dispensable parodie de "Tout le monde en parle", qui ne risque pas de fâcher jusque Ardisson lui-même), l’intermittente et le bougon se départissent de cette cruauté qui faisait de leur plume le formidable moteur à zygomatiques que l’on appréciait tant. Quant aux fameux clichés (notamment une morale trop appuyée sur l’obésité et la beauté intérieure) censément dénoncés et donc contournés, force est de constater qu’ils encombrent régulièrement le chemin.

TROP SAGE

Il serait pourtant inopportun de rejeter Comme une image en bloc. Convenir, certes, que la reconnaissance scénaristique éprouvée au Festival de Cannes était, sinon usurpée, du moins malvenue parce que trop tardive. Et malgré tout, apprécier le film pour ce qu’il est: une comédie un peu trop propre sur elle, sans aucune audace formelle, et pourtant la plus drôle, aux côtés du Rôle de sa vie, de tout ce que le cinéma français a pu nous proposer cette année (depuis RRRrrrr!!! jusqu’à Mensonges et trahisons et plus si affinités... et en attendant la très banale Enquête corse). Jaoui, en dépit de l’erreur de casting people Marilou Berry, n’a rien perdu de ses qualités de direction d’acteurs ni de dialoguiste, et a surtout dans sa manche un atout de taille, en l’inénarrable et constante personne de son compagnon: le voir proposer du cyanure à un jeune homme en pleine dépression amoureuse, surenchérir de mauvaise foi au cours d’une partie d’échecs, être odieux avec la gent féminine… constitue un plaisir sans cesse renouvelé. Evidemment – malheureusement – Bacri/Etienne Cassard n’est pas l’enfoiré fini qu’il semble être, puisque, psychologie oblige, il sanglote surabondamment dans son lit lorsque sa femme le quitte. De fait, à trop vouloir éviter le manichéisme, Comme une image ne dépasse pas le stade du sympathique film d’acteurs. Un peu court, peut-être, quand on sait ce dont ses artisans sont capables, mais déjà beaucoup dans le paysage mollasson de la comédie française.

par Guillaume Massart

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Le cinéma est une grande famille. Marilou Berry est en effet la fille de Josiane Balasko et du frère de Richard Berry.

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