Coluche, l'histoire d'un mec
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France, 2008
De Antoine De Caunes
Scénario : Antoine De Caunes
Avec : François-Xavier Demaison, Léa Drucker, Olivier Gourmet, Denis Podalydès, Serge Riaboukine
Sortie : 15/10/2008
Septembre 1980. Coluche triomphe tous les soirs au Gymnase. "Comique préféré des Français", il est au sommet de sa gloire ; télés, radios et journaux se l'arrachent, et sa maison est l'endroit où se croise tout ce que le pays compte de vedettes... Toujours prêt à pousser le bouchon un peu plus loin, il décide, pour rire, de poser sa candidature à la Présidence de la République. Très vite, la France se bidonne, l'acclame, le soutient. Les sondages s'affolent, sa cote monte en flèche. Et si finalement un clown se faisait élire Président ? Lui-même commence à y croire.
C'EST L'HISTOIRE D'UN BIDE
Lorsque les producteurs, dans le dossier de presse du film, affirment qu’en lisant le scénario, ils ont tout de suite pensé à Antoine de Caunes réalisateur, estimant que lui seul pouvait donner vie à ces personnages, avouons qu’on se gondole légèrement de rire. Après tout, l’ex enfant du rock chroniqueur de NPA peut-il se targuer d’une seule véritable réussite dans sa courte carrière de cinéaste ? Pas vraiment… Si Les Morsures de l’aube a pu en son temps faire illusion, Monsieur N et surtout Désaccord parfait avaient fini d’enterrer les quelques espoirs qu’on pouvait avoir en lui. En tombant dans tous les pièges possibles, son illustration d’une période « méconnue » de la vie de Coluche vient confirmer la règle. Car Coluche, le film, c’est tout simplement Coluche le comique, tel qu’on le connaît, pendant plus d’1h40 : soit un enchaînement de répliques déjà connues, de cris stridents (environ un par scène, au bas mot), de sketchs multi-rediffusées, d’anecdotes sans intérêt… Le principal défaut, à vrai dire, de ce film néanmoins pas désagréable, c’est surtout de ne jamais souffler, de ne jamais nous montrer un Coluche différent, plus intime, éloigné du trublion que l’on connaît déjà par cœur. En voulant retrouver et reconstituer une époque (celle de bouleversements politiques, du passage aux années 80…), De Caunes échoue finalement à faire autre chose que de l’illustration. Et le grand perdant, dans tout ça ? C’est tout simplement le pourtant talentueux acteur principal qui, à défaut d’autre chose, ne peut que se contenter d’imiter. Il semble pourtant doué, ce François-Xavier Demaison, notamment dans les quelques rares scènes où il a enfin l’occasion de jouer (celles face à sa femme Véronique, par exemple). Mais ces scènes, le scénario les évite malheureusement, ne laissant jamais à l’acteur la possibilité de démontrer l’étendue de son talent. Et dire que ce résultat était largement prévisible, dés les premières bandes-annonces, ne changera rien à l’affaire : Coluche est un film qui n’apporte strictement rien à ses géniteurs, et encore moins à la popularité de son personnage principal.
