Collection Decadrage: Mystification, ou l’histoire des portraits/Blonde & Brune

Collection Decadrage: Mystification, ou l’histoire des portraits/Blonde & Brune
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Mystification, ou l’histoire des portraits : Alors qu’il doit bientôt se marier, un jeune médecin ayant jusqu’alors mené une vie dissolue demande à son meilleur ami de récupérer des photos compromettantes auprès de l’une de ses ex. Blonde & Brune: Blonde et Brune sont les meilleures amies du monde. Ce qui n’empêche pas l’une d’être l’exact contraire de l’autre. A moins que, juste pour une fois, elles échangent leur rôle…

HORS-CADRE

Depuis 1999, la Collection Décadrage, par ses choix singuliers et tranchés, a fait émerger quelques talents neufs, de Philippe Ramos à Alain Guiraudie en passant par les frères Larrieux et Emmanuel Bourdieu. C’est donc avec curiosité que l’on s’apprêtait à accueillir cette nouvelle fournée… Et c’est finalement à grandes foulées qu’on vous enjoint à la fuir. Plus préoccupés de bien marcher hors du cadre, de s’en tenir à leur maniérée heure moins une, de lever haut leur nez snob au-dessus de la mêlée, Mystification… et Blonde & Brune ne trouvent rien à l’arrivée. D’où l’axiome suivant: porte-à-faux, déséquilibre et non-conformisme à tout prix ne signifient par forcément talent. Autrement dit: n’avoir rien à raconter et moins encore à montrer ne justifie décidément pas que se tiennent ces simulacres de films. Soit, d’un côté, un affreux petit théâtre adapté de Diderot, mal filmé, récité, ânonné, bafouillé même, joué figé, moche et boursouflé d’ennui; de l’autre, un vague semblant de comédie musicale à la Demy, sans la drôlerie et la fantaisie, mais avec une photo, une histoire, des acteurs, des idées, des images, ternes à en mourir. Si le premier film de Christine Dory prend d’un poil le dessus sur celui de sa rivale, c’est qu’on y discerne un brin de sincérité. Sandrine Rinaldi, à l’opposé, s’auto-créditant au scénario sous son pseudonyme littéraire de Camille Nevers, passe plus de temps à soigner sa pose et à se réclamer d’une kyrielle d’influences (Eustache, Rohmer, ou même le Bresson des Dames du Bois de Boulogne, allons-y franchement) qu’à se mettre à faire du cinéma. Cumulez tout cela, et vous obtenez deux exemples ravissants et parfaitement caricaturaux d’un certain gongorisme à la française. Ecœurant de vanité.

par Guillaume Massart

En savoir plus

Nous n’avons pas pu voir La Peau trouée de Julien Samani et La Visite de Nicolas Guicheteau, les deux autres représentants de cette fournée 2005 de moyens métrages issus de la Collection Décadrage. Tous deux sortiront en salles le 23 mars prochain. Ces quatre moyens métrages seront également disponibles en DVD à partir du 31 mars.

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