Cannes 2015: Coin Locker Girl
Corée du Sud, 2015
De Jun-Hee Han
Scénario : Jun-Hee Han
Durée : 1h50
Alors qu’elle vient de naître, Il-young est abandonnée dans la consigne n°10 d’une station de métro. Huit ans plus tard, elle est vendue à la marraine d’un gang de Chinatown, connue sous le nom de Mom. Elle devient ainsi un membre de sa famille. Seuls les personnes « utiles » peuvent tenir dans cette famille de Chinatown.
LA FILLE DE NULLE PART
Première réalisation d'Han Jun-Hee, Coin Locker Girl est déjà un gros succès en Corée du Sud où il est sorti il y a une quinzaine de jours. Avec son visuel léché et son pitch violent, Coin Locker Girl semble prêt à rejoindre la désormais grande famille des thrillers coréens percutants qu'on a pu découvrir au cinéma depuis une dizaine d'années. Surprise, Coin Locker Girl est plus un drame très sombre qu'un thriller sanglant. Han Jun-Hee raconte l'apprentissage d'une dure à cuir appartenant à un gang lui-même dirigé de main de fer par "Maman", interprétée par Kim Hye-Soo (à l'affiche notamment du carton The Thieves.
Aucune trace d'humanité dans ce film où l'on balance des prostituées dans des cargos et où l'on achève les chiens agonisants dans la rue. On est habitué à une certaine noirceur à la coréenne, comme on est habitué au soin formel apporté à ce type de productions: la lumière est une fois de plus superbe dans ces rues inondées de néons. Mais on est aussi habitué à plus de vie et plus de nerf. Les méchants se contentent souvent ici d'être impassibles en fumant leur clope, et hormis une audacieuse ellipse en début de film (l'héroïne grandissant d'une dizaine d'années en une ombre), Coin Locker Girl, bien qu'honorable, est trop monotone et manque de relief.