Coeur des hommes (Le)
France, 2003
De Marc Esposito
Scénario : Marc Esposito
Avec : Fabienne Babe, Bernard Campan, Gérard Darmon, Jean-Pierre Darroussin, Zoé Felix, Marc Lavoine, Ludmila Mikael
Durée : 1h45
Sortie : 02/04/2003
Les aventures de quatre quadragénaires, amis de longue date, chacun ayant sa conception de la vie et de l’amour, ainsi que sa façon de combattre le temps qui passe. La séparation du couple pourtant soudé de l’un des quatre hommes vient tout remettre en cause.
ALEX, ANTOINE, MANU, JEFF… ET LES AUTRES
Disparu en même temps que Claude Sautet, un certain cinéma français, légèrement désuet, mettant en scène quelques tranches de vies, naviguant sans cesse entre la comédie et l’émotion, renaît aujourd’hui sous l’œil de Marc Esposito. Etonnant puisque ce cinéma, multi-rediffusé sur les chaînes de télévision, était plutôt bien là où il était, c’est-à-dire dans la mémoire des spectateurs, ainsi que sur les grilles des programmes télé. Et pourtant, reconnaissons-le tout de suite, on se laisse facilement prendre au jeu de ce film agréable et attachant. Même si le réalisateur use et abuse trop facilement de grandes émotions (l’utilisation massive de certaines chansons), la direction d’acteurs est relativement réussie et la maîtrise scénique évidente. Les personnages sont bien dessinés, leurs aventures sont souvent drôles (notamment celles de Marc Lavoine, ce "malade" du jupon) et, si le scénariste se laisse parfois un peu trop aller à la blague-à-tout-prix (certaines sentant sérieusement le fond de tiroir), l’ensemble se laisse voir avec un certain plaisir.
Aux côtés des sempiternels Darmon et Darroussin - qui font pour la trentième fois, mais avec toujours autant de talent, du "Darmon" et du "Darroussin" -, les deux acteurs débutants que sont Marc Lavoine et Bernard Campan nous permettent de confirmer deux tendances. Si Bernard Campan a su faire illusion avec un rôle difficile de malade dans Se souvenir des belles choses, ici il ne renouvelle malheureusement pas cette performance, l’interprétation de son rôle étant même la plus maladroite. Retrouvant trop fréquemment ses tics d’Inconnu, il a encore du mal à faire passer la finesse des émotions nécessaires à ce personnage charnière, celui d’un homme remettant en cause sa vie, et par extension, celle de ses amis. A l’inverse, Marc Lavoine confirme ce talent comique que l’on avait cru déceler dans le film dramatiquement crétin qu’était Blanche, au milieu duquel il réussissait à tirer franchement son épingle du jeu. A la fois drôle et immonde, il incarne parfaitement ce personnage d’ordure intégrale qui trompe quotidiennement sa femme sans vraiment voir où est le mal à cela. Il est sans doute le meilleur personnage de ce film agréable et finalement plutôt réussi. Avouons que l’on en attendait moins de la part de l’ex-rédacteur en chef de Studio.