Choses secrètes

Choses secrètes
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Choses secrètes
France, 2002
De Jean-Claude Brisseau
Scénario : Jean-Claude Brisseau
Avec : Blandine Bury, Fabrice Deville, Roger Mirmont, Coralie Revel, Sabrina Seyvecou
Durée : 1h55
Sortie : 16/10/2002
Note FilmDeCulte : *****-

Deux jeunes femmes, déçues par les hommes, décident de monter dans l’échelle sociale en utilisant tous leurs attributs. Mais le directeur de la société dans laquelle elles travaillent se révèle être un personnage démoniaque ayant déjà poussé plusieurs femmes au suicide.

Il y a, dans ce qui pourrait bien être, en cas d’échec public, le dernier film de Jean-Claude Brisseau, quelques instants d’une beauté fulgurante durant lesquels la caméra fait corps avec les êtres et les sentiments par le biais de quelques travellings harmonieux. Cette douceur, le cinéaste ne réussit pas à l’atteindre avant la moitié du métrage, cherchant pendant la première demi-heure maladroitement son chemin aux travers d’une histoire qui se cherche, hésitante, tâtonnant entre les frasques sauvages des jeunes Savates du bon Dieu et le racolage de personnages sensiblement proches de Mathilde, adulte de dix-sept ans de Noce blanche (auquel le film fait référence à travers certains dialogues). Mais contrairement à son précédent film, celui-ci trouve pleinement la grâce en son milieu dans une naïveté troublante qui culmine dans de sombres orgies dessinées en somptueux tableaux sadiens. Naïveté, donc, liée au sacré depuis toujours présent chez le cinéaste, l’un des rares à oser le pari d’un fantastique proche du merveilleux et de la métaphore. L’on se souvient de De bruit et de fureur, de Céline, de L’Ange noir.

Choses secrètes est un film incroyablement généreux, qui s’offre au spectateur sans le moindre ombrage, sans la moindre honte, qui prend le risque de déplaire en proposant une galerie de personnages excentriques. Il y a chez Brisseau une propension à se lancer dans l’érotisme le plus torride, dont lui seul a le secret et la manière, et qui permet au film de transcender l’interprétation parfois hésitante d’acteurs trop inexpérimentés. Coralie Revel, notamment, est bien jolie, on le savait depuis le précédent film du cinéaste… Mais il est franchement permis de douter de ses qualités d’actrice et de la raison pour laquelle Brisseau tient vraiment à elle. Le choix en revanche de Sabrina Seyvecou est des plus pertinents. Douce et sincère, elle donne une réelle crédibilité au film, apportant le contraste nécessaire à d’autres personnages plus risqués. Elle constitue la véritable découverte de ce film délicat.

par Anthony Sitruk

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