Le Choc des Titans

Le Choc des Titans
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Choc des Titans (Le)
Clash of the Titans
États-Unis, 2009
De Louis Leterrier
Scénario : Travis Beacham, Beverley Cross, Phil Hay, Matt Manfredi
Avec : Gemma Arterton, Alexa Davalos, Ralph Fiennes, Jason Flemyng, Nicholas Hoult, Danny Huston, Mads Mikkelsen, Liam Neeson, Sam Worthington
Photo : Peter Menzies
Musique : Ramin Djawadi
Durée : 1h58
Sortie : 07/04/2010
Note FilmDeCulte : ****--
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La dernière bataille pour le pouvoir met en scène des hommes contre des rois et des rois contre des dieux. Mais la guerre entre les dieux eux-mêmes peut détruire le monde. Né d'un dieu mais élevé comme un homme, Persée ne peut sauver sa famille des griffes de Hadès, dieu vengeur du monde des Enfers. N'ayant plus rien à perdre, Persée se porte volontaire pour conduire une mission dangereuse et porter un coup fatal à Hadès avant que celui-ci ne s'empare du pouvoir de Zeus et fasse régner l'enfer sur Terre. A la tête d'une troupe de guerriers courageux, Persée entreprend un périlleux voyage dans les profondeurs des mondes interdits. Luttant contre des démons impies et des bêtes redoutables, il ne survivra que s'il accepte son pouvoir en tant que dieu, qu'il défie son destin et crée sa propre destinée.

THE SHOCK DOCTRINE

Réalisé en 1981 et instantanément daté, Le Choc des Titans est le type de film parfait pour être remaké aujourd’hui. Pourtant, si le film n’est pas dénué de qualités, il déçoit tout de même un peu compte tenu du potentiel que recelait l’actualisation du film semi-culte d’antan, tant dans l’écriture même que dans le spectacle. Remodelant allègrement le matériau de base pour n’en garder que quelques scènes-clés indispensables et assumant sa trahison des récits mythologiques originels tout en revisitant leurs thèmes, les multiples scénaristes à s’être succédés ont forgé une histoire plutôt intéressante d'humains fatigués des dieux capricieux. Sur ce canevas se tissent en coulisses la rivalité entre deux frères dieux et au centre la quête identitaire d'un demi-dieu. L’exposition a beau simplifier ses enjeux homériques, cela n’est nullement gênant dans un film qui a l’ambition d’une série B. Là où l'écriture pèche davantage, c'est pour ce qu’elle fait suite à cette entrée en matière. La structure devient très vite celle d'un jeu vidéo, où l'on avance de boss en boss (Calibos, puis les Scorpions, puis Médusa, puis le Kraken) avec quelques figures mythiques en cours de route (les soeurs stygiennes, Charon) et où les personnages secondaires sont réduits à des archétypes. Fort heureusement, l'ensemble est assez badass. En effet, le principal atout du film tient dans sa direction artistique. Il suffit de voir le look de l’Olympe. Qu'il s'agisse des dieux en panoplie de Chevaliers du Zodiaque ou de leur demeure improbable, avec ces plateformes individuelles et au centre une espèce de carte de RPG en 3D, la grandiloquence du design n’a d’égale que la kitscherie des flashbacks (il faut voir cette séquence qui a davantage à voir avec Dracula de Coppola où un Liam Neeson nu déploie ses ailes et s'envole en se transformant en aigle).

TITANS ? AH… EUUUH.

A ce titre, le film témoigne d’une belle progression de la part de son réalisateur, Louis Leterrier. Sur ses productions Besson (les deux premiers Transporteur, Danny the Dog), il était au service de scénarios basiques et restait ancré dans l'action; avec L’Incroyable Hulk, il se permettait déjà de jouer dans la cour des grands en prenant quelques libertés (le design d'Abomination) avec l'univers pourtant bridant de Marvel; ici il a les pleins pouvoirs pour réinterpréter comme bon lui semble les créatures de l’illustre animateur Ray Harryhausen. Outre le look de l'Olympe donc, c'est, des palais construits en dur jusqu'au design du bestiaire, d’une certaine classe : les harpies, les stygiennes à la Guillermo del Toro, et surtout une Médusa flippante et un Kraken en mode Rancor puissance 1000. Il ne s’agit pas là de la seule référence à Star Wars, on retient également une épée divine qui rappelle le célèbre sabre laser ainsi que le caractère "chewbaccaesque" du Sheikh, le sorcier de bois. Cependant, aussi charismatiques soient-ils, avec leur collection de gueules, les membres de l'équipée sont sacrifiés un peu à la va-vite. On se retrouve comblé par tout ce qui touche à l'univers général, mais moins dans les détails. Le look du Sheikh convainc, la back-story de Calibos aussi, mais leur potentiel aurait pu être davantage exploité. En fait, le film ne manque pas de souffle (l'apparition du Kraken est épique) mais parfois de poids (le Kraken est vaincu en deux secondes). Même les scènes d’action ne sont pas toutes de haute tenue. Le constat pourrait être le suivant : plus c'est maousse, mieux c'est. Les corps-à-corps sont trop confus. Le combat avec les scorpions est plus réussi. Le face-à-face avec Médusa est bien foutu. Et le Kraken est monumental. Mais tout va un peu vite. La durée de 1h58, plus digeste que celle de nombre de blockbusters, trahit quelques coupes vraisemblables mais nous informe surtout sur la vocation de l’entreprise. Malgré tout ce qu'il brasse, Le Choc des Titans reste une série B. Fort sympathique, mais pas titanesque.

par Robert Hospyan

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