Chien, le général et les oiseaux (Le)

Chien, le général et les oiseaux (Le)
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Chien, le général et les oiseaux (Le)
, 2003
De Francis Nielsen
Scénario : Tonino Guerra
Durée : 1h20
Sortie : 22/10/2003
Note FilmDeCulte : ****--

Lors des guerres napoléoniennes, un général russe a brûlé les oiseaux pour piéger l’armée de l’empereur. Désormais à la retraite, le vieux militaire ne parvient pas à trouver le sommeil et doit faire face à la vengeance des volatiles. Le chien galeux qu’il a recueilli l’aidera à vaincre cette malédiction.

DEMONS INTERIEURS

L’animation française continue d’occuper le haut de l’affiche. Les réussites commerciales des Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet et, à un degré moindre, des Enfants de la pluie de Philippe Leclerc, ont prouvé l’attrait du public pour les dessins animés produits dans l’hexagone. Les budgets étant limités, ceux-ci n’ont pas la perfection technique des longs métrages de Disney mais ils compensent ce déficit par une profonde humanité, parfois absente des dernières œuvres financées par la firme de Mickey. Précédant la sortie de la très attendue Prophétie des grenouilles, Le Chien, le général et les oiseaux s’inscrit volontairement dans la veine poétique du cinéma d’animation. A l’origine du métrage, on trouve une fable signée Tonino Guerra, scénariste italien de renom (Blow up de Michelangelo Antonioni, Amacord de Federico Fellini), illustrée par le dessinateur russe Sergueï Barkhin. Séduit par la qualité du livre, le réalisateur français Francis Nielsen (Docteur Globule, Les Sales Blagues de l’écho) décide de porter à l’écran la formidable histoire de ce général à la retraite hanté par le passé et condamné à subir la vindicte des oiseaux.

LE COURAGE DES OISEAUX

Conseillé par l’immense animateur Andreï Khrajanovski (Le Lion blanc), il s’en sort avec les honneurs. Même si les moyens sont restreints, il signe quelques séquences impressionnantes comme l’incendie de Moscou, la visite du palais impérial ou le soudain dégel de la Mer Baltique. Il restitue avec habilité la profonde mélancolie de l’ouvrage et réussit à nous faire partager la douleur d’un vieil homme perdu dans ses souvenirs, incapable - comme le soldat qui partage son existence - d’oublier son acte de barbarie. Inspiré par les tableaux du peintre Chagall, le magnifique dessin illumine un récit simple et émouvant. Le Chien, le général et les oiseaux fourmille de détails, souvent situés à l’arrière-plan: les nantis trinquent au champagne dans une calèche, les lévriers du sultan laissent leurs repas à d’autres chiens, le tsar est en permanence enveloppé par un halo de lumière… Le soin apporté à l’environnement sonore (le souffle du vent, le crépitement des flammes, le jappement des chiens) accentue ce réalisme onirique. Malgré quelques longueurs, Le Chien, le général et les oiseaux est une merveille qui démontre une nouvelle fois que l’originalité peut, en animation, primer sur de simples considérations financières.

par Yannick Vély

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