Cherry Blossoms
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Allemagne, 2008
De Doris Dörrie
Scénario : Doris Dörrie
Avec : Maximilian Brückner, Hannelore Elsner, Aya Irizuki, Birgit Minichmayr, Nadja Uhl, Elmar Wepper
Photo : Hanno Lentz
Musique : Claus Bantzer
Durée : 2h07
Sortie : 10/09/2008
Trudi est seule à savoir que son mari Rudi n’a plus que quelques mois à vivre. Elle décide de lui cacher la vérité et de profiter du temps qui reste afin de réaliser des projets toujours remis à plus tard. Elle convainc Rudi de rendre visite à deux de leurs enfants à Berlin pour constater une fois sur place que ceux-ci sont trop accaparés par leur vie pour leur accorder du temps. Après quelques jours, ils continuent leur périple au bord de la mer Baltique. Un matin Rudi découvre Trudi morte à ses côtés. Dévasté par le chagrin et par amour pour cette femme qu’il n’a pas su aimer, il décide de partir pour le Japon, son pays de coeur.
LOIN DES YEUX, PRÈS DU COEUR
Cherry Blossoms est une histoire de familles. Celle que l’on a et celle que l’on se crée. Doris Dörrie est plutôt amère avec les liens du sang, portrayant des enfants bien prompts à oublier à qui ils doivent cette vie qui les accaparent tant. Le mariage est également égratigné au passage. En effet, c’est seulement lorsque sa femme disparaît que Rudi va réaliser qui elle était vraiment et ainsi prendre la pleine mesure des sacrifices acceptés par amour pour lui. Le réconfort viendra d’abord de la petite amie de sa fille, seule personne qui prendra le temps de s’occuper du couple à Berlin et de lui au décès de sa femme. Une fois au Japon, ce n’est pas de son fils Karl qu’il devra attendre du temps, sinon de l’affection, mais d’une atypique jeune Japonaise, danseuse de Butoh dans un parc, qui va le prendre sous son aile. La réalisatrice allemande est une passionnée du Japon et ce film est sa troisième expérience en terre nippone. Elle invite le spectateur à s’identifer à Rudi non seulement dans sa perte mais également dans sa volonté de partir à la découverte des charmes d’une autre culture. Elle traite du deuil avec pudeur et prend son temps pour suivre pas à pas le cheminement de la douleur chez Rudi et la recherche d’une paix intérieure, qu’il trouvera à la fin du film au pied du Mont Fuji. Cherry Blossoms est une histoire humaine à la saveur amère portée par un casting au diapason, Elmar Wepper en tête. Doris Dörrie traite son sujet d’une manière qui pourra laisser quelques spectateurs en chemin, par manque d’identification, les autres se laisseront porter, puis emporter par les accents japonais dont la beauté étrange et fascinante de la danse Butoh.
