Cheap Thrills
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Craig est un jeune père qui vient tout juste de se faire virer. Un soir, il rencontre au bar un vieux pote de lycée, puis un étrange couple qui commence à lui lancer des défis moyennant des centaines de dollars…
PAUVRE MAIS PAS CHEAP
Le premier film de E.L. Katz est le prototype du long-métrage en huis-clos à petit budget. Quand on n’a pas de moyens, on est condamné à avoir des idées, et cette fable cruelle a l’intelligence de se construire autour d’une question qu’on s’est tous posé : jusqu’où irait-on pour de l’argent ? Après une introduction un poil facile mais néanmoins efficace, le film plonge rapidement au cœur de son sujet : Craig, incarné par le sympathique Pat Healy, rencontre par hasard le mystérieux Colin (David Koechner), qui va lui lancer des défis moyennant des sommes d’argent de plus en plus importantes. D’abord bon enfant (terminer son shot avant son pote, aller provoquer une fille…), les challenges deviennent de plus en plus nauséabonds, à mesure qu’une compétition malsaine s’installe entre Craig et son ami Vince, lui aussi prêt à tout pour une poignée de dollars. L’efficacité du film réside évidemment dans le dilemme moral de Craig et le processus d’identification qui s’installe entre les personnages et le spectateur (que ferions-nous à leur place ?), même si la progressive déshumanisation des héros ne convainc pas totalement. E.L. Katz signe au final une comédie trash où il est difficile de s’ennuyer, et qui a le mérite d’éviter les chausse-trappes du film à twist pour aller vers un final fort et amer, étrangement iconique.
