Chatroom

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Chatroom
Royaume-Uni, 2010
De Hideo Nakata
Scénario : Enda Walsh
Avec : Aaron Johnson
Photo : Benoît Delhomme
Musique : Kenji Kawaï
Durée : 1h37
Sortie : 11/08/2010

Note FilmDeCulte :

William, 17 ans, solitaire, passe son temps sur internet et ouvre un forum de discussion pour les adolescents de sa ville. Rejoint par Eva, Emily, Mo et Jim, tous vident leurs sacs sur leurs parents, leurs soi-disant amis, leurs émois, leurs traumatismes. William, très à l’écoute, les conseille et les incite à s’affranchir de leurs problèmes par l’action…

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Hideo Nakata s'était confié, il y a quelques années, sur sa petite désillusion de voir Kaidan, son hommage aux films d'horreur du maître Nakagawa, refusé à toutes les sections du Festival de Cannes. Le voici finalement sélectionné à Un Certain Regard, avec le thriller Chatroom, écrit par Enda Walsh, qui a collaboré au scénario de Hunger, Caméra d'or en 2008. Nakata, très courtisé à l'étranger depuis les succès de Ring puis Dark Water, avait fait une incursion ratée à Hollywood, avec The Ring 2, avant d'accepter un épisode alimentaire de la saga Death Note, resté inédit chez nous. Chatroom est plus ambitieux. Le film s'attache à décrire le désarroi et la perte des repères de quelques jeunes qui se retrouvent sur le net pour chatter, la dépendance à un univers virtuel et déshumanisé, confessionnal dont l'anonymat n'est qu'un leurre. Dans Ring, Nakata exploitait déjà le thème de la contamination du quotidien par la technologie ou ses outils triviaux, avec son fantôme qui ne sortait plus, comme jadis, d'un puit ou d'un marais, mais d'un poste de télévision. Chatroom traite son idée au pied de la lettre, immersion dans un monde virtuel où l'univers mental, le lieu de rencontre imaginaire de quelques ados, prend littéralement forme. Nakata s'en donne à cœur joie dans la peinture des couloirs du net, sous une forme pop dont le rose cache quelque chose. Le film brille d'abord par son ludisme, son énergie, son ironie (l'irruption du pédophile, l'utilisation de l'animation), où la parabole fait plutôt bon ménage avec le traitement psychologique un peu naïf. Dommage que les maladresses prennent le pas dans le dernier tiers, qui s'agite et vocifère beaucoup trop, mais avant ces vilaines hésitations, Chatroom propose déjà pas mal de belles choses.