Chat chapeauté (Le)
The Cat in the Hat
États-Unis, 2002
De Bo Welch
Scénario : Alec Berg, David Mandel, Jeff Schaffer
Avec : Spencer Breslin, Dakota Fanning, Sean Hayes, Amy Hill, Mike Myers
Durée : 1h23
Sortie : 31/03/2004
Le célèbre conte pour enfants du Dr. Seuss passe sur grand écran. Avec un chat géant et deux petites pestes.
CHAMARRÉ CHAT PAS MARRANT
109 millions de dollars de budget, trois scénaristes et on imagine une bonne tripotée de script doctors, un chef décorateur (Alex McDowell) et un staff de SFX-Men bien occupés… Malgré la dégelée artistique du Grinch (déjà produit par Brian Grazer, en tandem avec Ron ‘Richie’ Howard), on avait envie de croire en ce Chat chapeauté. La faute à Mike Myers et aux premiers clichés diffusés, mettant l’accent sur sa fantaisie costumée. Aussi misait-on sur la clairvoyance de l’acteur qui, pensait-on, ne pouvait pas s’être aventuré dans une galère miteuse. Mais Bo Welch, malgré la marginalité artistique (comparable, toutes proportions gardées, à celle d’un Joe Dante) qu’avait semblé dévoiler sa série TV The Tick, n’a pas eu les coudées suffisamment franches pour son premier long métrage. Il faut dire que Grazer n’est pas Corman, et Le Chat chapeauté certainement pas Piranha. Logique de studio oblige, l’ambition cinématographique du film est la plupart du temps inexistante, parce que constamment parasitée par une esthétique et un rythme télévisuels, poussant le vice jusqu’à inclure une pub à peine déguisée pour Universal Studios au beau milieu d’une scène d’action. Perdu dans cette "morale" mercantile omniprésente, le conte du Dr. Seuss se voit de fait salement charcuté, détourné et vulgairement illustré par un décorum surchargé, un bestiaire jailli des Teletubbies et une direction d’acteurs à la ramasse. Myers fait du Myers velu sans conviction, Alec Baldwin fait du gras (préfigurant sa très moyenne performance de Polly et moi), Kelly Preston ne force pas son talent de blondasse et les mômes se contentent de réciter leurs textes, hilares, les bras le long du corps. De cette médiocrité constante, l’on pourra tirer une pertinente autant que consternante illustration des pires travers du fast-film hollywoodien. Heureusement qu'un beau jour, un certain Tim Burton a eu la bonne idée de faire du jus de cafard…