Charlie’s Angels - Les Anges se dechainent
Charlie’s Angels: Full Throttle
États-Unis, 2003
De William McGann
Scénario : John August, Cormac Wibberley, Marianne Wibberley
Avec : Drew Barrymore, Cameron Diaz, Lucy Liu, Demi Moore
Durée : 1h45
Sortie : 16/07/2003
Les trois anges de Charlie sont à la recherche de deux anneaux permettant à des scélérats d’accéder à une liste de personnes ayant participé à un programme gouvernemental pour l’arrestation de grands criminels.
LA VERITE SUR CHARLIE
Le règlement tacite de toute suite est généralement de fournir un menu voisin mais dans des proportions multipliées. Charlie’s Angels premier du nom tenant déjà du festin survitaminé, on pouvait craindre l’indigestion ou, perspective plus réjouissante, une séquelle en roue libre. Plan B de rigueur: la roue, plus que libre, s’affole jusqu’à explosion. D’ingrédients identiques, McG et ses comparses angéliques donnent sa raison d’être au film, à savoir un jusqu'au-boutisme qui était déjà la barre haute visée par le premier épisode. Les scènes d’action sont à l’avenant, à l’image d’une surspectaculaire chute en hélicoptère, sommet furieux et délirant d’un film d’action qui vire au cartoon live. Comme la générosité est de mise, d’autres hauts faits remuants électrisent le film, telle une course de motos aux poses matrixiennes, transcendant les multiples parodies essoufflées en roulant droit dans le non sens, ou par dessus tout un final orgiaque où Demi Moore, batwoman d’un soir, s’élance dans les airs avec à ses trousses trois anges pendus à des guirlandes clignotantes: une scène, une phrase pour résumer le film. Le scénario-prétexte devient ainsi terrain de jeu vierge propice à toute effervescence.
IVRE DE FEMMES ET DE VOITURES
Celui-ci doit bien évidemment beaucoup à ses actrices principales. Le trio Barrymore/Diaz/Liu est désormais huilé et permet à chacune de briller. Davantage mise en avant, de Candy tyrolienne accoucheuse de veaux à virago à chique look déménageuse, Cameron Diaz affiche tout son talent comique et joue parfaitement de son anatomie boulet de canon. Lucy Liu a elle aussi droit à de belles parts, notamment avec son père d’occasion, John Cleese, tandis que Drew Barrymore, en léger retrait, dispose d’assez de charisme pour ne pas faire pâle figure. Mais la surprise attendue était celle du retour de l’enfant Demi Moore. Absente des écrans depuis six ans si l’on excepte son inaperçu D’un Rêve à l’autre (où elle se dédoublait avant de disparaître réellement de la circulation direction cimetière des has-been), l’actrice trouve ici un rôle à la mesure du film: cartoonesque et globalement bigger than life. Salope ultime ou pourfendeuse de ses ex, ange déchu ou bombe plastique, la comédienne fait plaisir à voir, comme les différents caméos savamment distillés au cours du film. Au punch d’une BO juke-box qui marie les gueulements auto-moto d’un Bon Jovi aux inénarrables pantalons bouffants de RIP MC Hammer, au fun permanent de cette collection de vignette surcolorées, McG, qui ne confond jamais hystérie et énergie, ajoute à son jeu de poupées un certain soin visuel, à l’image du morceau de bravoure formel d’introduction. L’ivresse avec le flacon.