Chambre 1408
1408
États-Unis, 2007
De Mikael Håfström
Scénario : Scott Alexander, Matt Greenberg, Larry Karaszewski
Avec : John Cusack, Samuel L. Jackson, Mary McCormack, Tony Shalhoub
Photo : Benoît Delhomme
Musique : Gabriel Yared
Durée : 1h44
Sortie : 16/01/2008
Bien qu'il soit un auteur réputé de romans d'épouvante, Mike Enslin n'a jamais cru aux fantômes et aux esprits. Pour lui, la vie après la mort n'est que pure invention, et il a passé suffisamment de temps dans des maisons hantées et des cimetières pour le vérifier. En travaillant sur son dernier ouvrage, il découvre l'existence d'une chambre, la 1408 du Dolphin Hotel, où se sont produites de nombreuses morts inexpliquées et souvent violentes. Malgré les mises en garde du directeur de l'hôtel, Enslin décide d'y passer une nuit. Face à ce qu'il va vivre, son scepticisme va voler en éclats. Pour lui, la question n'est plus de savoir si le paranormal existe, mais d'espérer survivre à la nuit de tous les cauchemars.
L'ANTRE DE LA FOLIE
Pour son deuxième film produit sous la bannière étoilée après le juste passable Dérapages, le réalisateur suédois Mikael Håfström continue sa conquête de l'Ouest en adaptant une nouvelle de Stephen King issue du recueil Tout est fatal. Et si le pari est plus que casse-gueule puisque rares sont les films qui ont su rendre justice aux œuvres écrites du maître de l'horreur, force est de constater que même s'il ne restera pas dans les annales des meilleures adaptations comme Christine (John Carpenter, 1983), Misery (Rob Reiner, 1990) ou Un élève doué (Bryan Singer, 1998), pour ne citer qu'eux, le film ne fait pas partie de ces ratages honteux que l'on préfère immédiatement oublier après visionnage. Non, Chambre 1408 est juste de ces films qui cherchent uniquement à faire peur, même si, ici, on frissonne de temps à autre plus qu'on ne s'effraie vraiment en permanence. Håfström ne cherche pas non plus l'analyse psychologique du métier d'écrivain mais, à la manière d'un train fantôme ayant élu domicile dans un hôtel kafkaien, veut juste livrer un film efficace. Ce qu'il arrive à faire dans son ensemble en offrant au spectateur, au travers de cadres stricts et soignés et d'un schéma classique en trois mouvements (exposition, action et conclusion), la retranscription d'un univers paranoïaque où un homme des plus cartésiens tombe dans une spirale de démence et où son subconscient traverses les pires hallucinations dans ce qui semble être une pièce aux mille sévices. Un peu comme si le Barton Fink des frères Coen franchissait la ligne du fantastique pur et dur. À partir de là, il ne reste plus à John Cusack que d'y aller de sa petite performance d'acteur puisqu'il porte le film sur ses seules épaules, cloîtré, piégé et traqué par ses propres angoisses. En résumé, Chambre 1408 est un petit divertissement sans vraie faille, qui sait remplir tranquillement ses ambitions de film fantastique et, en cela, c’est déjà beaucoup.