Centurion
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Royaume-Uni, 2010
De Neil Marshall
Scénario : Neil Marshall
Avec : Michael Fassbender, Olga Kurylenko, Ulrich Thomsen, Dominic West
Photo : Sam McCurdy
Musique : Ilan Eshkeri
Durée : 1h37
Sortie : 07/07/2010
Anno Domini 117. L'empire romain s'étend de l'Egypte à l'Espagne et jusqu'à la Mer Morte à l'Est. Mais au nord de l'Angleterre, l'armée romaine se heurte à la tribu barbare des Pictes.
MORITURI TE SALUTANT
Après le nanardesque Dog Soldiers, l'efficace The Descent et le pot-bien-pourri Doomsday, que nous réserve Neil Marshall? Est-ce que Centurion sent du fion? Théorisant sur le sort de la Neuvième Légion, dont l'historique est mystérieusement absent des archives, le film utilise cette énigme comme prétexte à un survival à l'ère de l'Empire Romain. Sur le papier, le parti-pris est plutôt intéressant. De plus, il permet à Marshall de renouer avec le sérieux de son meilleur film, délaissant l'esprit potache de ses deux ratages. Le metteur en scène fait des efforts et évite de singer ses maîtres comme John Carpenter ou George Miller. Malheureusement, l'ensemble demeure inabouti. La faute en grande partie a un scénario mal fichu où les séquences s'agencent maladroitement, donnant l'impression - plutôt avérée en fin de compte - qu'il ne se passe pas grand chose. Nos héros courent dans la neige et dans la forêt avec un ou deux furtifs affrontements (pour le quota "action") et une ou deux pauses (pour le quota "personnages"). L'équipée en elle-même est plutôt bien composée mais se limite vraiment trop aux archétypes. Ceux qui sortent un peu du lot sont paradoxalement ceux qui sont sacrifiés le plus vite et le film leur donne à peine le strict minimum pour exister. D'autant plus que les quelques rares tentatives d'approfondir les personnages se réduisent à des clichés (cf. toutes les scènes avec le personnage d'Ariane) et tuent un peu le côté épuré et brut qu'arbore le reste du film. Heureusement, le casting est bon. Michael Fassbender confirme qu'il peut être une icône badass comme dans 300 et Marshall a su comment utiliser Olga Kurylenko en lui donnant un rôle muet de guerrière redoutable. A ce titre, si la violence graphique est assez jouissive, elle se fait vite répétitive dans ses effets. Marshall ne s'est pas encore totalement défait de sa puérilité. Et de ses carences en mise en scène de l'action. Dans l'ensemble, c'est moins hystérique que sur Doomsday mais les corps-à-corps restent assez illisibles la plupart du temps. L'assaut de la Neuvième Légion est tellement surdécoupé qu'il ressemble à un remontage "best of des morts". Restent quelques petits morceaux de bravoure (la hache du cuistot, le ralenti de Fassbender face à Kurylenko sur son cheval, etc.). Malgré son rythme malaisé, Centurion n'ennuie jamais et fait même preuve par moments d'une certaine efficacité, même si tout ça n'est pas assez soutenu. On garde espoir en Marshall.
