Ce Jour-la

Ce Jour-la
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Ce Jour-la
Suisse, 2003
Avec : Féodor Atkine, Jean-François Balmer, Jean-Luc Bideau, Bernard Giraudeau, Rufus Sewell, Elsa Zylberstein
Durée : 1h50
Sortie : 04/06/2003
Note FilmDeCulte : *-----

Livia en est sûre: demain sera le plus beau jour de sa vie. Du moins le plus important. Riche héritière en proie aux cupides complots dans une Suisse où tout semble tranquille, Livia s’en remet aux anges, même les plus fous d’entre eux.

DANS LE JARDIN DE MON AME

Suisse: terrain neutre et vierge faisant office de plateau de jeu idéal pour un Raoul Ruiz qui sent pousser sa fibre fantaisiste. Parfait, Ce jour-là sera celui des anges qui tombent et des innocentes illuminées. Ruiz a trouvé son jouet surréaliste, il en peaufine les cadres à outrance, surécrit ses dialogues et donne le tout en pâture à ses compagnons acteurs (en roue libre, of course). On pourrait s’en tenir à une question de goût, Ruiz faisant ici preuve d’un radicalisme qui peut légitimement semer les moins acharnés. Pourtant, le réalisateur chilien, trop occupé à s’en donner à cœur joie avec son rutilant jouet, semble confondre quelque peu surréalisme et maniérisme, fantaisie et dilettantisme. Le symbolisme de plomb d’un Etat complice d’un massacre, d’une police qui préfère se goinfrer au bar du coin et d’anges fous échappés du marasme laisse songeur quant à la naïveté (ou simple lourdeur) d’un film potache à l’humour sénile. Certains s’en accommodent, comme un Giraudeau sur la corde, un Piccoli toujours impérial ou une Edith Scob qui semble être née pour ce type d’univers. A côté de ceux-là, il reste à digérer les zylbersteineries d’une Elsa statufiée, déjà d’un naturel minaudeur mais qui, en plus, a pour elle les encouragements du chef d’orchestre. Le manifeste réaliste de Ruiz, asséné à coups de cannes, manque avant tout de vie.

par Nicolas Bardot

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