Casshern

Casshern
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Casshern
Japon, 2004
De Kazuaki Kiriya
Scénario : Kazuaki Kiriya, Dai Sato, Shotaro Suga
Durée : 2h21
Sortie : 26/10/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Dans un futur apocalyptique, une expérience scientifique aboutit à la création d'êtres aux pouvoirs extraordinaires, immédiatement massacrés par des unités militaires. Seul un groupe survit et décide de se venger de toute l'humanité à l'aide d'une armée de robots. Pour contrer leurs plans de destruction, le responsable de leur création accidentelle plonge le corps de son fils défunt dans la même solution liquide qui aboutit à la naissance de la race des mutants.

IMMORTEL (AD VITAM)

Adaptation live d’un dessin animé des années 70, Casshern avait épaté les internautes avec une bande-annonce impressionnante, qui n’était pas sans rappeller celle de Sky Captain, produit plus ou moins au même moment de l’autre côté du Pacifique. Tous deux ont été tournés en grande partie à l’aide de fonds bleus remplacés par des décors plus grands que nature. Kerry Conran s’appropriait les codes du rétrofuturisme et du serial américain afin de signer un film d’aventures à l’ancienne. Kazuaki Kiriya, lui, s’inspire du steampunk et de la science-fiction, tout en gardant une identité bien nippone. A l’instar d’autres films aux aspirations semblables, Casshern porte dans son ambition démesurée les germes de ses échecs, qu’ils soient thématiques ou esthétiques. Alliant mille et une influences, de la japanimation originelle à Frankenstein, encore hanté par la guerre et l’arme atomique, l’auteur signe un malstrom débordant de partout. Après une longue introduction pour le moins étonnante (il aura quand même fallu un tiers du métrage), exposant un univers à la fois mécanique et poétique, pollué mais onirique, le récit s’empêtre dans son heure centrale, s’éloignant du fil ténu de l’intrigue au travers de longs dialogues sur la guerre et l’amour. Evoluant sans cesse comme un funambule sur la frontière entre premier degré et lourdeur, Casshern est un essai fragile. Maladroit, à l’image de l’utilisation sa bande son, composée de partitions classiques et de morceaux originaux grandiloquents, qui souligne parfois grossièrement l’action tout en illustrant à merveille d’autres passages, plus lyriques. D’ailleurs, le film n’est jamais meilleur que quand il est muet et laisse la mise en scène mythifier les images. Le réalisateur s’avère visiblement plus doué pour ces élans d’exaltation que pour les scènes d’action. Malgré quelques bonnes idées de mise en scène, la volonté de faire un anime avec des acteurs en chair et en os ne compense pas une forme confuse. En dépit d’une dernière demi-heure fatigante, le film se conclut sur une dernière envolée sublime. Casshern a beau s’égarer, tantôt fascinant, tantôt incompréhensible, il demeure un spectacle assez unique.

par Robert Hospyan

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