Ca$h
France, 2007
De Eric Besnard
Scénario : Eric Besnard
Avec : François Berléand, Jean Dujardin, Valeria Golino, Jocelyn Quivrin, Jean Reno, Alice Taglioni
Photo : Gilles Henry
Musique : Jean-Michel Bernard
Durée : 1h40
Sortie : 23/04/2008
Un arnaqueur évite les agressifs. Et encore plus les agressifs armés. Solal a oublié cette règle. Résultat, il est mort, assassiné par un mauvais perdant. L'affaire aurait dû en rester là. Mais Solal a un frère : Cash. Et Cash a décidé de le venger. À sa manière. Sans arme ni violence, mais en élaborant une arnaque de haut vol. Toutefois l'adversaire est sur ses gardes. Et Cash et ses amis se sont peut-être attaqués à plus fort qu'eux. Dans ce genre d'opération, les alliances se font et se défont, les complices sont parfois des traîtres et les traîtres des complices. À la fin, une seule chose compte : qui est le pigeon ?
COUP DE POKER
Opportunisme : n.m. Attitude consistant à régler sa conduite selon les circonstances du moment, et selon ses intérêts. Si le film d'Eric Besnard (scénariste des très bons Le Convoyeur et Le Nouveau Protocole et des beaucoup moins fameux L'Antidote et Travaux) pourrait figurer en exemple type de cette définition du dictionnaire, c'est qu'il colle parfaitement à l'énoncé et pour cause. Entre une affiche dorée, un parterre de stars que tout le monde ne peut pas s'offrir, un ton détaché, une musique funk et un sujet "sympa" sans paraître prétentieux, Ca$h n'est pas sans rappeler une certaine franchise de Steven Soderbergh où George Clooney, Brad Pitt, Matt Damon et plusieurs autres comparses s'en donnaient à cœur joie pour arnaquer et dépouiller certaines personnes au mauvais fond dans des décors synonymes de rêve. Du coup, cette fois encore, on assiste sans réelle surprise aux poncifs des embrouilles multiples et au jeu du « qui baise qui ? », mais à la sauce frenchie et en un poil plus alambiqué. Bref, rien de nouveau sous le soleil de la Côte d'Azur. Mais si le film n’invente rien et se contente de recycler les us et coutumes du genre, gageons qu’il n’a pas à rougir d’un manque certain de créativité (après tout rien de honteux n’est non plus à dénoter), et que son histoire à la mécanique huilée conviendra parfaitement à un public type - qu'il est coutume d'appeler « la ménagère de moins de 50 ans » - pour ses futures diffusions en prime time télévisuel. Quant aux autres spectateurs, on peut annoncer sans trop de risque qu’ils préféreront le clinquant de la saga Ocean’s, autrement plus glamour et récréative.