Hors compétition: Café Society

Hors compétition: Café Society
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Café Society
États-Unis, 2016
De Woody Allen
Scénario : Allen Adler
Avec : Jesse Eisenberg, Kristen Stewart
Durée : 1h36
Sortie : 11/05/2016
Note FilmDeCulte : ****--
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New York, dans les années 30. Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman a le sentiment d'étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, puissant agent de stars, accepte de l'engager comme coursier. À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n'est pas libre et il doit se contenter de son amitié. Jusqu'au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre. Soudain, l'horizon s'éclaire pour Bobby et l'amour semble à portée de main…

SERENADE A QUATRE

On ne vous mentira pas en vous disant que la réussite du dernier Woody Allen tient à sa capacité à surprendre: Café Society ne constitue pas vraiment pour le cinéaste new-yorkais l'occasion de sortir de sa zone de confort. S'il a connu quelques réussites ces dernières années (comme Blue Jasmine porté par une Cate Blanchett au personnage complexe), beaucoup de Woody ont ronronné avec une certaine complaisance: lancez la même typo au générique, le même jazz et le même jour sans fin. Café Society n'est donc pas une surprise à la Match Point, mais il s'agit d'un de ses films les plus efficaces et charmants parmi ses créations récentes.

Café Society s'ouvre sur une villa resplendissante, où le bleu de la piscine fait un clin d'oeil au Technicolor de l'âge d'or hollywoodien. La fiche de lecture est presque trop évidente avec ce jeune héros (Jesse Eisenberg, parfait, et qui a la bonne idée de ne pas "imiter" Woody Allen) qui découvre les coulisses de la machine à rêves comme un enfant à la fête foraine: les vedettes sont des titans et pas des kleenex (Bette Davis, Joan Crawford ou Ginger Rogers), on se penche respectueusement sur les traces imprimées dans le sol d'un Gloria Swanson et toutes les villas semblent être des reproductions du Taj Mahal. La lettre d'amour à un cinéma révolu pourrait se limiter à cela mais c'est l'exécution même de Café Society qui rend hommage à un certain cinéma, avec cette romance hollywoodienne visuellement soignée comme du Lubitsch ou du Wilder.

La direction artistique est évidemment rayonnante, décors et costumes en mettent plein les yeux. La photographie du légendaire Vittorio Storaro (oscarisé entre autres pour son travail sur Apocalypse Now) plonge les personnages dans un superbe crépuscule permanent (ou s'agit-il d'une aube étincelante) sans que la lumière ne vire jamais au monochrome jaunasse à la française. La caméra mobile donne du pep's à ce chassé-croisé amoureux qui, malgré tout, s'essouffle dans sa seconde partie. Sans être mordant tel un chapitre d'Hollywood Babylone, Café Society, qui a bien conscience que "la vie est une comédie", joue une petite musique douce-amère tout à fait délectable.

par Nicolas Bardot

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