Ça – Chapitre 2

Ça – Chapitre 2
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Ça – Chapitre 2
It – Chapter 2
États-Unis, 2012
De Andres Muschietti
Scénario : Gary Dauberman, Chase Palmer
Avec : Andy Bean, Jessica Chastain, Bill Hader, James McAvoy, Isaiah Mustafa, James Ransone, Jay Ryan, Bill Skarsgård
Photo : Chung-hoon Chung
Musique : Benjamin Wallfisch
Durée : 2h50
Sortie : 11/09/2019
Note FilmDeCulte : ***---
  • Ça – Chapitre 2
  • Ça – Chapitre 2

27 ans après la victoire du Club des Ratés sur Grippe-Sou, le sinistre Clown est de retour pour semer la terreur dans les rues de Derry. Désormais adultes, les membres du Club ont tous quitté la petite ville pour faire leur vie. Cependant, lorsqu'on signale de nouvelles disparitions d'enfants, Mike, le seul du groupe à être demeuré sur place, demande aux autres de le rejoindre. Traumatisés par leur expérience du passé, ils doivent maîtriser leurs peurs les plus enfouies pour anéantir Grippe-Sou une bonne fois pour toutes. Mais il leur faudra d'abord affronter le Clown, devenu plus dangereux que jamais…

ET CA CONTINUE ENCORE ET ENCORE…

Si le premier chapitre de cette nouvelle adaptation du chef d’œuvre de Stephen King n’a pas rempli toutes les fonctions qu’on attendait de lui (autant les parties romanesques liées à l’enfance, l’amitié, la découverte de soi et de l’amour étaient de franches et belles réussite, autant les segments horrifiques laissaient à désirer et on en gardait un souvenir plutôt mitigé), cela ne l’a pas empêché d’atteindre les sommets du box-office en devenant le plus gros succès mondial pour un film d’horreur et de voir son inévitable séquelle commandée dans la foulée (même si on se doute que le projet était dans les tuyaux dès la mise en chantier du premier opus). Restait malgré tout une question : avec ce deuxième segment et fort du succès du précédent, Andy Muschietti allait-il avoir les coudées plus franches afin de redresser la barre de son navire et de nous offrir enfin l’adaptation fidèle qu’on était en droit d’attendre ? Ou le réalisateur du déjà bancal et sirupeux Mama allait-il une nouvelle fois céder aux sirènes hollywoodiennes en nous proposant un spectacle pour ados n’allant évidemment pas au bout du potentiel de l’affaire ? Malheureusement la réponse était presque courue d’avance et l’on s’aperçoit bien vite que le bonhomme retombe inévitablement dans la surenchère de spectacle insipide au service d’un script mécanique préférant les effets grotesques et pompiers à la subtilité et à la finesse. On pourra également déplorer une somme de personnages encore plus sacrifiés que dans le premier volet (Mike Hanlon et Henry Bowers, par exemple, ne servent quasiment à rien) et ce malgré une durée affichant 2h50 au compteur ! Alors si en plus on pointe du doigt une blague récurrente à propos des fins souvent ratées des bouquins du personnage de Bill Denbrough (grosso modo l’alter-ego de King à qui on a souvent reproché des conclusions poussives et /ou bâclées), qui tenterait d’anticiper le retour de bâton en se protégeant derrière une tentative humoristique un peu foireuse, l’ensemble commence sérieusement à sentir le roussi.

AU REVOIR LES ENFANTS ?

Allez, arrêtons de tirer sur l’ambulance et recentrons nous sur les qualités du film, qui malgré les fautes de goût énoncées, en possède malgré tout quelques-unes à commencer par la retranscription de quelques séquences clés du bouquin qui arrivent à tirer leur épingle du jeu comme la scène d’ouverture avec le meurtre d’Adrian Mellon, celle des retrouvailles au restaurant chinois ou encore la visite de Beverly dans son ancien appartement (malheureusement déflorée, par un service marketing débile, dans la dernière bande-annonce). Mais est-ce tout ce qu’il y a à conserver dans ce semi-déceptif (ou semi-réussi c’est selon) Ça – chapitre 2 ? Non heureusement. Car ce qui avait fait le sel de son ainé et remporté tous les suffrages est bel et bien de retour à savoir la partie sensible et l’affect inhérent à la solide bande liée par le sang. Si le premier volet des aventures du club des ratés face au démoniaque Grippe-sou s’affichait en récit initiatique, en portrait mélancolique de l’enfance et en une très juste vision de la découverte de soi, cette suite exploite avant tout une histoire d’adultes disant adieu à leur enfance, faisant la paix avec un passif oblitéré et arrive à faire surgir l’émotion en jouant une nouvelle fois sur la fibre nostalgique des spectateurs, en convoquant ses propres souvenirs d’époque et d’enfance en le projetant au milieu de cette ligue d’indivisibles amis. Et si le cast bluffant des enfants réponds de nouveau présent c’est surtout pour nous l’occasion de découvrir leur version adulte et les interprétations qui en découlent, notamment celles de Bill Hader (Richie Tozier) et James Ransone (Eddie Kaspbrak) dont le tandem volent carrément la vedette aux autres protagonistes et principalement au très fade Jay Ryan qui hérite pourtant du rôle essentiel de Ben Hanscom sans jamais arriver à lui insuffler la moindre prestance. Bref, avec Ça – chapitre 2, le diptyque se conclue comme il avait commencé : d’une manière bancale. Car ce qu’on finira par retenir de cette adaptation d’un des plus fameux romans du maitre de l’horreur Stephen King n’est non pas la partie horrifique édulcorée pour convenir à une audience tournant autour de 13 ans mais bel et bien la partie dramatique bien plus persuasive et aboutie.

par Christophe Chenallet

Commentaires

Partenaires