Byzantium

Byzantium
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Byzantium
Royaume-Uni, 2013
De Neil Jordan
Avec : Gemma Arterton, Sam Riley, Saoirse Ronan
Photo : Sean Bobbitt
Musique : Javier Navarrete
Durée : 2h00
Note FilmDeCulte : **----
  • Byzantium
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Dans une petite ville côtière, deux jeunes femmes aussi séduisantes que mystérieuses débarquent de nulle part. Clara fait la connaissance de Noel, un solitaire, qui les recueille dans sa pension de famille déserte, le Byzantium. Eleanor, étudiante, rencontre Frank, en qui elle voit une âme sœur. Bientôt, elle lui révèle leur sombre secret… Eleanor et Clara sont nées voilà plus de deux siècles et survivent en se nourrissant de sang humain. Trop de gens vont finir par l’apprendre pour que leur passage dans la ville n’ait aucune conséquence sanglante…

ENTRETIEN AVEC 2 VAMPIRES

Étrange cas que celui de Neil Jordan, réalisateur que personne n’adule vraiment, même si il a dirigé une poignée de films remarquables tels que The Crying game ou La Compagnie des loups, et qui n'a eu de cesse de naviguer entre son Irlande natale, la voisine Angleterre et les States, où il a surtout jonglé entre bides retentissants (High spirits, Nous ne sommes pas des anges) et nanars embarrassants (Prémonitions, A vif). Des aller-retours incessants depuis trente ans permettant au cinéaste de monter un projet tous les 2 ans, dont dernièrement le plutôt réussi et sincère Ondine avec Colin Farrell ou la plutôt plate série The Borgias. A la vue de Byzantium, il est clair que l'engouement pour la saga Twilight ou autres True blood n'a pas échappé à Neil Jordan qui se souvient que son plus grand succès reste Entretien avec un vampire, adaptation des cultissimes écrits d'Anne Rice qui ont posé les bases du "néo-vampirisme". Et il n'est guère étonnant que l'Irlandais ait vu dans le sujet de la pièce de théâtre de Moira Buffini A Vampire tale le moyen d’assaisonner son hit avec le très méchant Tom Cruise et le très brushé Brad Pitt en suceurs de sang à la sauce bit-lit. Pas la première fois que le monsieur nous fait le coup: en 2005 il nous avait déjà vomi une quasi-décalque de son excellent The Butcher boy avec l’énervant Breakfast on Pluto... A court d'idée ?

LA COMPAGNIE DES MOUS

On s’ennuie ferme devant Byzantium, son principal défaut étant certainement d’être le film d'un paresseux. Donc voilà l'histoire d'une mère et d'une fille vampires débarquant dans une petite bourgade anglaise afin d'y foutre un joyeux boxon, enfin pas trop bruyant quand même parce que Neil maintenant il est vieux, donc il va pas se prendre la tête à trouver une approche narrative originale: le coup de l’interview par Christian Slater avec flash-back à la clef a très bien marché en 1994, là on nous pond exactement la même chose mais à travers un journal intime puis une rédaction. Aborder le vampirisme sous le prisme des mythes caribéens (le sujet s'inspire des soucriantes, vampires du folklore dominicain) semblait une bonne idée, encore aurait-il fallu que ce thème soit mieux introduit et traité plus explicitement. Au lieu de ça, Neil Jordan ne semble jamais savoir quel film il a envie de faire, jongle entre le rythme sous valium d'un Morse et l'humour décalé d'Innocent blood, tente plusieurs amorces sans jamais vraiment en pousser aucune. Il finit, à force d'hésitations, par accoucher d'une péloche qui ne plaira pas à grand monde, pas aidé il est vrai par un casting constamment à côté de la plaque (mention spéciale au sosie de Brad Dourif jeune, rejeté par tout le monde, certainement parce qu'il s'habille comme le gars d'Arcade Fire) et l’insupportable musique de Xavier Navarrete (brûlons le piano de ce mec!). Même les quelques scènes en flash-back déçoivent. Rageant pour qui se souvient combien Jordan a soigné ses reconstitutions historiques par le passé. Opportuniste et raté, Byzantium laisse la sale impression d'être l'œuvre de quelqu'un n'ayant plus grand chose à raconter.

Clément Gerardo

par Palpix

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