Bumblebee
États-Unis, 2018
De Travis Knight
Scénario : Christina Hodson
Avec : Hailee Steinfeld
Photo : Enrique Chediak
Musique : Dario Marianelli
Durée : 1h53
Sortie : 26/12/2018
1987. Alors qu'il est en fuite, l'Autobot Bumblebee trouve refuge dans la décharge d'une petite ville balnéaire de Californie. Il est découvert, brisé et couvert de blessures de guerre, par Charlie, une ado qui approche de ses 18 ans et cherche sa place dans le monde. Et quand elle le met en marche, elle se rend vite compte qu'il ne s'agit pas d'une voiture jaune ordinaire.
PLUS ZZZZ QUE BZZZZ
Quitte à faire durer cette franchise, la volonté de retourner à quelque chose de plus simple et d'innocent est louable, comme la tentative de renouer avec l'approche amblinienne d'un "ado et sa première voiture" qui traversait déjà le premier film sorti il y a désormais 11 ans. Toutefois, dès le départ, le film paraît être partagé entre l'envie de refaire Le Géant de fer et l'impossibilité de ne pas refaire Transformers. En plus fade. En effet, le film ne semble pas vraiment avoir de ton clair. Personne ne fait pipi et les robots n'ont pas de couilles mais l'humour est toujours interdit aux plus de 8 ans alors que le film est aussi violent que ceux de Bay dans les combats de robots. La performance de faux méchant militaire de John Cena est cartoonesque (pas dans le sens Chuck Jones mais dans le sens "personnage humain de la série animée Transformers") alors que le reste est plus premier degré. Les films de Michael Bay nous avaient déjà montré des scènes de bataille sur Cybertron mais elles n'ont jamais autant ressemblé à un film d'animation qu'ici. Est-ce dû au passif de Travis Knight (Kubo et l'armure magique) ou au nouveau design des robots qui s'inspire délibérément du look plus rudimentaire de la série animée des années 80 et moins "complexe" que celui des précédents films? Quoiqu'il en soit, le film ne parvient pas à éviter la redite, que ce soit dans les scènes visant à toucher ou dans les scènes d'action, et dans les deux registres, le travail de Knight s'avère moins incarné que celui de Bay. Les spectateurs allergiques au cinéma de ce dernier trouveront peut-être leur compte dans ce film dénué de la moindre personnalité. Les morceaux de bravoure apparaissent aussi fonctionnels que ce trauma de la protagoniste, plaqué de manière malaisée sur le récit et surtout de façon bien trop didactique pour que l'on y soit sensible. Il ne suffit pas de copier, pardon, "rendre hommage" à des scènes cultes d'E.T. pour faire rire ou pleurer. C'est bien beau de vouloir retrouver le parfum des '80s mais on aurait pu se passer de la ridicule résolution dudit trauma dans l'action au cours du climax, le genre de pay off grossier qu'on croyait interdit depuis 30 ans justement. Jusque là, le film était relativement mignon et inoffensif mais les dernières minutes font tant rouler des yeux qu'on sort de Bumblebee avec le bourdon.