Bubba Ho-Tep
États-Unis, 2003
De Don Coscarelli
Scénario : Don Coscarelli
Avec : Bruce Campbell, Ossie Davis, Bob Ivy, Edith Jefferson, Ella Joyce, Heidi Marnhout, Larry Pennell
Durée : 1h35
Sortie : 15/02/2006
Une petite ville de l'Amérique profonde est menacée par une terrible momie, Bubba Ho-tep, qui veut absorber l'énergie vitale des habitants. Afin de la combattre, deux pensionnaires de l'asile local unissent leurs forces. Parmi eux, l'authentique Elvis Presley et un homme qui se prend pour Jack Kennedy.
BUBBA CHUPS
Précédé des rumeurs les plus flatteuses, porté par un élan encouragé par le succès du film dans divers festivals, Bubba Ho-Tep débarque enfin en France, près de trois ans après sa réalisation. Surprise, en lieu et place du délire horrifique annoncé se tient un joli petit film fantastique empli de nostalgie et de douceur, bercé par une très belle partition musicale, et portée par l’interprétation impeccable et émouvante de Bruce Campbell (Evil Dead). Alors, pourquoi cette déception? Tout simplement parce que le film cache bien mal son aspect schizophrénique. A la lecture du scénario, on comprend aisément ce qui a pu attirer le réalisateur Don Coscarelli (Dar l’invincible, ainsi que la série des Phantasm, déjà très marquée par la notion de deuil), mais aussi et surtout ce qui a pu élever ce film au statut envié d’œuvre culte: des personnages originaux et plantés dans l’inconscient collectif (Elvis, JFK), des gags visuels (le téléphone rouge), une émotion qui se dégage des dialogues et de la voix off... Mais le tout est rapidement parasité par le côté horrifique de l’histoire, représenté par une momie débarquant dans cet hôpital afin de sucer les âmes (par le cul!) de ses pensionnaires. Autant Coscarelli maîtrise superbement la trame mélancolique de son film, autant il bâcle totalement toutes les scènes d’horreur qui n’en deviennent ainsi que plus inutiles. Dommage car les propos sur le deuil, le regret et la mort sont d’une intelligence, voire d’une force, rare pour ce type de film. De même, certaines scènes sont tout bonnement sublimes (le premier flash-back, ou encore l’avancée au ralenti des deux héros costumés dans le couloir), mais elles compensent mal un final ridicule et redondant. Une suite (Bubba Nosferatu) est en prévision. Espérons qu’elle corrige les quelques scories de ce premier film.