Bruiser
États-Unis, 2000
De George A. Romero
Scénario : George A. Romero
Avec : Tom Atkins, Jason Flemyng, Nina Garbiras, Leslie Hope, Peter Stormare
Durée : 1h36
Sortie : 24/07/2002
Il importe assez peu de savoir si le dernier long-métrage de George Romero, auteur mythique de La Nuit des Morts-vivants et inventeur de l'horreur contemporaine, est un bon film ou non. La question ne se pose pas en ces termes-là. Il ne s'agit pas d'un film d'horreur comme on aurait pu s'y attendre de la part de l'un des maîtres du genre et au vu du commencement du film, avec les visions gores du héros, Henry Creedlow. Mais celui-ci ne fait le mal qu'à travers ses flashes de violence gratuite; Henry est quelqu'un de bien et d'honnête. Sauf qu'un matin, il se réveille avec un masque à la place du visage, un masque qu'il ne peut plus enlever. Il crie désormais sa rage contre tous ceux qui le font souffrir : sa femme qui le trompe, son meilleur ami qui le vole, son salaud de chef qui l'exploite. Et il décide de mener sa vengeance à terme
Bruiser est plus un essai qu'autre chose. La mélancolie du film est saisissante, elle s'exprime à travers la voix douce d'Henry, à travers sa compassion, car il épargnera toujours les innocents, et sa tristesse. Dommage qu'à plusieurs reprises George Romero se laisse aller à certaines montées d'adrénaline superflues, avec le personnage du patron interprété par Peter Stormare ou encore à la toute fin du film, venant un peu troubler la tonalité globale du film. Le message que le réalisateur cherche à faire passer est peut-être un peu limite parfois, une sorte d'apologie de l'autodéfense. Mais la critique effarée de l'état de délabrement de la société nord-américaine est telle qu'on ne peut que se laisser envahir par la mélancolie de ce film vraiment atypique et important, et qui risque surtout d'être très mal accueilli lors de sa sortie.
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George A. Romero, immortel auteur de La Nuit des morts-vivants, est considéré par certains comme le cinéaste fondateur du cinéma d'horreur moderne. Situant toujours ses films dans un contexte politico-social, il réussit à distiller une angoisse impressionnante, en confrontant le spectateur à ses peurs les plus intimes. D'où le succès incroyable et le statut d'oeuvre culte de films tels que la trilogie des Morts-vivants, Martin, Incident de parcours, et, n'en doutons pas, de ce Bruiser. Lire les articles sur La Nuit des morts-vivants, Zombie, et Le Jour des morts-vivants.