Brocéliande
France, 2002
De Doug Headline
Scénario : Doug Headline, Benoît Lestang
Avec : Elsa Kikoïne, Alexis Loret, Cylia Malki, Mathieu Simonet, Alice Taglioni, André Wilms
Durée : 1h35
Sortie : 08/01/2003
Chloé, jeune étudiante en archéologie, va à la faculté de Rennes pour étudier l'histoire celte. A son arrivée sur le campus, elle assiste à une série de meutres étranges. Son enquête va la conduire jusqu'à la légendaire forêt de Brocéliande.
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Nouvelle tentative du cinéma français dans le film d'horreur, le résultat est mitigé, mais supérieur aux B-movies (Bloody Mallory, Requiem) et autres Promenons-nous dans les bois. Le réalisateur, Doug Headline, vient du journalisme, il a ainsi fondé avec son ami Christophe Gans le fameux mensuel Starfix. Ayant une connaissance encyclopédique du film de genre, Doug Headline truffe Brocéliande de clins d'oeil et d'hommages, mais l'excès de références nuit à la qualité et à l'originalité de l'oeuvre. Le film commence comme un gallio, par des scènes de meutres perpétrés à l'arme blanche par un mystérieux tueur aux gants noirs, puis se poursuit comme un teenage movie écrit par Kevin Williamson (une bande d'étudiants confrontés à une série de crimes, avec rebondissements faussement inattendus et incohérents), et se termine comme un Hammer movie mixé au Pacte des loups. Malheureusement, le mélange n'est pas harmonieux, et la seule idée originale, qui consiste à s'inspirer des légendes celtiques, n'est pas assez exploitée. Le film français sur la forêt mythique de Merlin reste à faire.
Autre bémol, le scénario. On a du mal à y croire. Difficile alors pour les acteurs d'être crédibles, surtout lorsqu'une musique envahissante accompagne leurs moindres gestes. Pourtant, les actrices arrivent à tirer leur épingle du jeu, et notamment la révélation du film, Elsa Kikoïne. Fille du réalisateur Gérard Kikoïne (qui oeuvrait dans un autre genre de cinéma), elle s'en sort plutôt bien dans ce rôle d'héroïne adepte du kung-fu, et crève par instants l'écran. Quant aux effets spéciaux (les effets gore et "la créature"), ils sont réussis et sont l'oeuvre d'un ancien de Starfix, Benoît Lestang. Il a commencé sa carrière avec le pape du cinéma Z franchouillard, Jean Rollin, mais a aussi travaillé sur des comédies et des films historiques comme Quasimodo Del Paris et Le Hussard sur le toit. Malgré ces quelques qualités, cette potion celtique reste bien indigeste.
En savoir plus
La vague Starfix Après Martine Dugowson (Mina Tannenbaum), Nicolas Boukhrief (Va mourir), Christophe Gans (Le Pacte des loups), Doug Headline est le quatrième des anciens de Starfix à passer derrière la caméra, en attendant François Cognard. Gans s'apprête à réaliser L'Aventurier, adaptation des aventures de Bob Morane, avec dans le rôle-titre Billy Crudup (Presque célèbre), puis il enchaînera avec un autre héros de BD, Rahan. Quant à Nicolas Boukhrief, il commence le tournage de son troisième film ce mois-ci, Le Convoyeur, une comédie policière avec Albert Dupontel et François Berléand. François Cognard va bientôt s'essayer à la mise en scène avec Chronique des années de baise (titre parodiant celui de la Palme d'or 1975), mais connait actuellement de nombreuses difficultés de financement. En effet, cette chronique, traitée sous forme de comédie, est celle du milieu du cinéma pornographique français des seventies, un sujet à contrecourant qui effraie les décideurs de nos chaines de télévision.