Box, l'affaire Hakamada

Box, l'affaire Hakamada
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Box, l'affaire Hakamada
Box: Hakamada jiken - inochi towa
Japon, 2010
Durée : 1h58
Note FilmDeCulte : ------
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Norimichi Kumamoto et Iwao Hakamada naissent tous deux en 1936. Norimichi fait de brillantes études de droit et devient juge au tribunal de Shizuoka. Iwao est boxeur professionnel mais sa carrière ne décolle pas: il trouve alors un emploi dans une fabrique de miso à Shimizu, dans la préfecture de Shizuoka. Dans la nuit du 30 juin 1966, la fabrique de miso est incendiée et on retrouve sous les décombres les cadavres poignardés du patron et de sa famille. Iwao est très vite identifié comme étant le suspect numéro un...

FAITES ENTRER L'ACCUSÉ

Avec Box, l'affaire Hakamada, le réalisateur Banmei Takahashi s'empare d'un sujet aussi insensé qu'édifiant: le destin, labellisé histoire vraie, d'un homme condamné à mort depuis 1966 mais qui erre encore en prison alors même que les preuves de sa culpabilité semblent fantaisistes. Du film à thèse, du film à procès, Takahashi ne retient malheureusement que le pire du pire. Du pire. Soit une avalanche de clichés et de caricatures jusqu'à la parodie, avec ses evil flics beugleurs qui ricanent après leurs vannes minables, ses mères éplorées qui morvent face caméra, ses kilos de plomb de didactisme, bref une véritable horreur. Le scénario ne mise que sur la bêtise congénitale de tous les personnages pour faire passer son message (la justice a été expédiée) par des moyens désarmants de crétinerie (les journalistes qui chuchotent à l'entrée de l'accusé "oh, il a vraiment une tête de coupable", la scène involontairement drôle où l'accusé ne peut rentrer dans le jean taché de sang qui est censé être le sien), tout ça sous le regard de veau d'un tout jeune juge, véritable héros de l'affaire (le Hakamada en question passe son temps hébété, les yeux mi-clos), plein de coeur, indigné par les salauds, et à peu près aussi mordant qu'une Claire Chazal un soir d'interview présidentielle. Que retenir de tout ça? Que sauver? C'est une histoire vraie. Ça semble être la réponse à tout pour les mauvais scénaristes et mauvais réalisateurs qui pensent qu'une histoire vraie suffit à faire un bon film. Que tente t-on? A peu près rien. Pas plus mal, car lorsque Takahashi tente des choses visuellement, il sombre soit dans le nanar (le trip suicidaire du juge), soit dans la vulgarité (l'accusé dans un couloir imaginaire, une corde apparaissant accompagnée d'un effet sonore pétaradant). Tout ça pour quoi? On passe sur la séquence insultante pour le vrai Hakamada où l'on voit celui qui l'interprète à l'écran attendre avec fébrilité le moment de sa mort (en train de prier, fausse alerte, en train de lire, fausse alerte, sur le trône - non mais franchement), on passerait bien sur ce moment où l'on apprend que Hakamada est en train de devenir fou (plan sur le prisonnier qui mange les pages de son livre) mais c'est trop gros.

Après tant d'uppercuts de bêtise, de tire-larme, la photo du vrai Iwao Hakamada apparaît à l'écran, dans un dernier geste édifiant de dignité outragée. Et après avoir bien joué de la démonstration pachydermique et de l'affect bon marché, Takahashi ose lancer un "et si vous étiez juré...?". Puant et pathétique.

par Nicolas Bardot

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