Bouchers verts (Les)

Bouchers verts (Les)
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Bouchers verts (Les)
De Grønne slagtere
Danemark, 2003
De Anders Thomas Jensen
Avec : Nicolas Bro, Bodil Jørgensen, Line Kruse, Nikolaj Lie Kaas, Mads Mikkelsen, Ole Thestrup
Durée : 1h35
Sortie : 26/01/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Svend "la sueur" et Bjarne le taciturne sont deux apprentis bouchers, losers professionnels. Lorsqu’ils décident d’ouvrir leur propre boutique, c’est le bide: pas un client la première journée. Mais un étrange accident va amener nos compères à vendre de la viande humaine. Miracle: la ville s’éprend de ces "volaillettes" et la clientèle se presse aux portes de la boucherie...

DELICATESSEN

A l’évidence, vous avez déjà vu Les Bouchers verts avant de les voir. Vous en connaissez déjà les ressorts tragi-comiques, l’ironie caustico-dépressive, et en pressentez l’esthétique carrée, efficace et pointilleuse – même, d’avance, vous saluez le travail des décorateurs. Mieux, vous pourriez presque en prédire les limites: cynisme par trop appuyé, systématisme de la mise en scène, acteurs capitalisant avant tout sur leurs trognes, scénario programmatique, portant une trop grande confiance en l’autosuffisance de son pitch… Tout cela, ce cliché nordique du film de festival, Les Bouchers verts le perpétue effectivement, sans inhibition aucune. Mais, sans doute plus encore que Kitchen Stories il y a un peu plus d’un an, la formule se voit saupoudrée d’assaisonnements exotiques: humour gothique rappelant dans le lointain le cultissime Dellamorte Dellamore, humanisation des freaks façon Farelly, dialogues et interprétation (Mads Mikkelsen, revenu de la mésaventure Arthur, en fait des caisses mais le fait bien, et Nikolaj Lie Kaas, aux antipodes de ses deux rôles, s’en tire avec les honneurs) plus enlevés que prévu, abord décomplexé du thème de l’anthropophagie… Ainsi relevée de ces saveurs plus ou moins inattendues, la sauce prend mieux. Certes, l’intrigue ne se permet pour autant ni l’inconfort de sortir de ses rails, ni l’audace de vraiment choquer. Reste que, cheminant bon train jusqu’un ambigu happy end, c’est avec plaisir qu’elle se laisse suivre. Aussi y adhère-t-on, bien tranquillement.

par Guillaume Massart

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