Borat: Leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan
Borat: Cultural Learnings of America for Make Benefit Glorious Nation of Kazakhstan
États-Unis, 2006
De Larry Charles
Scénario : Sacha Baron Cohen, Peter Baynham, Anthony Hines, Dan Mazer
Avec : Pamela Anderson, Sacha Baron Cohen
Photo : Luke Geissbühler, Anthony Hardwick
Musique : Erran Baron Cohen
Durée : 1h22
Sortie : 15/11/2006
Le journaliste kazakh Borat Sagdiyev est envoyé aux Etats-Unis pour enquêter sur le fonctionnement de la première puissance mondiale…
DE GRANDES ESPERANCES
Un trop gros culte pré-sortie peut nuire à un film. Borat, avec ses excellents résultats au box-office américain, ses multiples apparitions de Sacha Baron Cohen délivrant ses interviews sous les traits de son personnage, et son cortège de polémiques et de procès, pouvait gaver. Le risque du retour de flamme est grand mais, en contrepartie, les attentes peuvent également être revues à la baisse sous le coup d’un gros hype. C’est donc avec un certain soulagement que l’on découvre une comédie modeste, efficace et originale. Après Ali G in Da House, et avant Bruno, Sacha Baron Cohen porte à l’écran l'une de ses créations comiques. Sous couvert d'un faux documentaire pour la télévision kazakh, Cohen traverse l’Atlantique avec son journaliste moustachu et le confronte à la population américaine. Contrairement à Ali G, qui était une fiction, Borat se veut un témoignage sur le périple de Sagdiyev aux Etats-Unis. Et ce qu’il rencontre n’est pas beau à voir.
THERE’S NO LIMIT
Si le film est en partie écrit et fictionnalisé, il laisse tout de même la part belle à des rencontres inattendues avec des sujets qui ignorent tout de la vraie identité de Borat. On commence gentiment avec un coach humoristique, un instructeur d’auto-école ou encore une poignée de politiciens (certains très en vue) dont les réactions d’abord de gêne, puis de stress, voire d’énervement, face au décalage de Borat sont à pleurer de rire. Mais à mesure que le journaliste s’enfonce dans l’Amérique profonde, on découvre de nouveaux personnages et notre rire se fait de plus en plus jaune tandis que l’on découvre un cow-boy raciste et homophobe ou un nostalgique de la Sécession nord/sud. L’humour commence avec Borat et ses blagues pipi-caca, pieds-dans-le-plat et dénuées de pincettes. Mais lorsque les quidams prennent le relais, un vrai malaise s’immisce au cœur du film. Et tout ce plaisir, quasi-malsain, vient du fait que ces rencontres, ces réactions, sont réelles. Un Michaël Youn qui met en scène de bout en bout ses 11 Commandements fait bien pitié face à la totale roue libre de Cohen, qui se permet tous les excès et qui a bien compris que l’étincelle vient de la confrontation de sa fantaisie débridée au réel le plus concret.