Boîte noire (La)
France, 2005
De Richard Berry
Scénario : Eric Assous, Richard Berry
Avec : Dominique Bettenfeld, Marion Cotillard, Michel Duchaussoy, José Garcia, Bernard Le Coq, Helena Noguerra
Durée : 1h30
Sortie : 02/11/2005
A la suite d'un accident de voiture, Arthur est plongé pendant quelques heures dans un coma. Durant sa phase d'éveil, dans un délire verbal, il exprime des phrases incohérentes qui trouvent leurs racines directement dans son inconscient. Ses phrases ont été notées dans un carnet par l'une des infirmières de l'hôpital. C’est sa boîte noire.
UNE BOÎTE À MOITIÉ VIDE…OU À MOITIÉ PLEINE
Après le moyen mais sympathique Moi César…, voici le troisième long métrage de Richard Berry, inspiré d’une nouvelle de Tonino Benacquista, qui avait déjà fait l’œuvre d’une adaptation en bande-dessinée. Avec son pitch pour le moins intrigant et une bande-annonce promettant un film de genre français formellement soigné avec un José Gracia habité, La Boîte noire avait de quoi s’annoncer comme la première franche réussite de l’acteur devenu réalisateur, tout en s’octroyant une place parmi les rares bons essais du genre en France. Malheureusement, dès les premières minutes, il apparaît comme évident que Berry peine à instaurer une ambiance appropriée au récit. Le scénario se voudrait agencé de manière à représenter l’esprit troublé du protagoniste principal, il est juste maladroit. Une introduction très succincte, près d’une heure de métrage et un retournement à une demi-heure de la fin. Le développement malaisé de l’histoire trahit ses origines de nouvelle. On a souvent l’impression d’assister à un court métrage étiré de toutes parts. Dommage, le film aurait mérité un metteur en scène un tant soit plus compétent afin d’illustrer le parcours tordu du héros. Il va sans doute que le potentiel d’un Memento se cachait dans le matériau original. Au demeurant, La Boîte noire reste un thriller correct, à l’image léchée, jamais ennuyant et parcouru de quelques bonnes idées (esthétiques ou scénaristiques), supporté par un casting pas toujours en forme mais à la hauteur des espérances. A l’instar d’Antoine de Caunes avec Les Morsures de l’aube (également adapté de Benacquista) et Monsieur N., Richard Berry est l'un de ces cinéastes qui tentent. Si le résultat final ne s’avère cependant pas concluant, il demeure assez intéressant pour que l’on attende leur prochain film.