Bois lacte (Le)
Milchwald
Allemagne, 2003
De Christoph Hochhaüsler
Scénario : Benjamin Heisenberg, Christoph Hochhaüsler
Avec : Miroslaw Baka, Leo Bruckmann, Sophie Conrad, Judith Engel, Horst-Günter Marx
Durée : 1h34
Sortie : 04/08/2004
Lea et Konstantin sont frères et sœurs, et habitent en Allemagne, près de la frontière polonaise. Après une dispute dans la voiture de Sylvia, leur belle-mère qui les ramène de l’école, les enfants sont abandonnés sur la route et finissent par disparaître. Sylvia cache la vérité au père des enfants, qui part à leur recherche.
LAIT CAILLE
Belle-mère au bord de la crise de nerf, père bienveillant, garçonnet et fillette abandonnés, bois épais et ogre d’ailleurs sont à l’affiche du programme classique de cet Hansel et Gretel new look que le jeune Christoph Hochhaüsler (dont Le Bois lacté est le premier film) attire vers des sentiers cliniques et torturés. La glace des angoisses figées dans le temps comme dans une maison familiale qui reste en un perpétuel chantier sont au cœur d’un conte aux malaises de plomb. Car les frimas et matins exsangues tournent rapidement à la pose, et la sècheresse visuelle, si joliment cadré soit-elle, finit d’étouffer le film dans ses lumières boueuses ou délavées. La partition musicale impose son trouble à coups de boutoir jusqu’au ridicule, tandis que les silences (qui, par contrat, en disent long) sont martelés par les vrombissements intérieurs et ô combien signifiants de personnages condamnés à prendre une posture inspirée sur un coin de lit plongé dans la pénombre. Les trous de scénarios s’enfilent tandis que le film se regarde disserter avec fierté. Pendant ce temps, les index d’incompréhension sont de sortie, posés sur le menton jusqu’à se planter dans les yeux devant ce triste spectacle boursouflé.