Bob l’Eponge - le film
The Spongebob squarepants movie
États-Unis, 2003
De Stephen Hillenburg
Scénario : Derek Drymon, Tim Hill, Stephen Hillenburg, Kent Osborne, Aaron Springer, Paul Tibbit
Avec : Alec Baldwin, Clancy Brown, Rodger Bumpass, Bill Fagerbakke, David Hasselhoff, Tom Kenny
Durée : 1h22
Sortie : 09/02/2005
Bob l’Eponge et son fidèle pote Patrick l’Etoile de mer partent pour la redoutable ville de Shell City, afin d’y récupérer la couronne du Roi Neptune, dérobée par l’infâme Plancton. Survivront-ils à ce voyage semé d’embûches?
FINDING SPONGEBOB
Héros involontaire d’une certaine contre-culure pop pour les uns, sympatoche éponge en slip/cravate pour les plus jeunes, hideuse chose jaunâtre et rectangulaire pour pas mal de parents dépassés, le délicieusement débile Bob l’Eponge emboîte le pas des Supers Nanas, Razmoket et consorts, en un même vent de Cartoon Networkisation du cinéma d’animation. Né sous la bonne étoile Nikelodeon, l’hexactinellide la plus célèbre du monde se voit donc octroyé le prestige de presque une heure et demie de métrage et des moyens accrus. A l’instar des petites réussites qui le précédèrent, notre spongieux héros ne se dépare pas dans l’opération de sa délectable absurdité et de son joyeux esprit foutraque. Pas question non plus de toucher au stupidissime et naïf character design: formes simples, expressivité outrancière, couleurs flashy et savant dénuement continuent de régner en maîtres sur grand écran. Hillenburg et son staff, évidemment aux commandes de ce faux Nemo surréaliste, s’en donnent à cœur joie: Plancton l’unicellulaire dévoré par ses rêves de grandeur, Dennis la brute, son bandana, ses chaussures à clous et ses multiples paires de lunettes de soleil, Patrick l’Etoile de mer simplette aux slibards à motifs (le saint-slip est une constante de la série)… Reste que l’inventivité bariolée et dynamique de Bob l’Eponge, qui fait des ravages au format court, s’essouffle un brin sur le long. Hillenburg semble en être conscient, qui tente de varier les plaisirs en intégrant nouveaux personnages et séquences en prises de vues réelles, avec plus ou moins de bonheur.
SEA ACADEMY
Ainsi, si l’improbable cameo d’un David Hasselhoff se prenant une claque au cul par notre Spontex préféré – persévérant ainsi dans la veine auto-dérisoire récemment explorée dans l’inénarrable Même pas mal! – produit son effet, on n’en dira pas autant des grossiers prologues et épilogues flibustiers. De même, si Dennis le tueur et l’affreux cyclope-scaphandrier convainquent, on ne peut pas en dire autant des nouveaux venus Neptune et surtout de son insupportable Mindy de fille. Dotée d’un design banal et d’un caractère mielleux, cette dernière ne trouve jamais vraiment sa place dans le récit. Pire, elle est sans doute le seul personnage à ne jamais faire rire. La faute sans doute à un doublage français incohérent, faisant cohabiter les excellentes voix habituelles avec celles de la fade Emma Daumas, supplantant, on croit rêver, la formidable Scarlett Johansson, ou encore de l’insupportable Nikos Aliagas, en lieu et place d’Alec Baldwin – remarquez qu’on évite le pire: Steve Estatoff eut pu doubler les Flaming Lips à la B.O. De fait, le dessin animé, parfois décousu, s’en tire dans la longueur moins bien que le très efficace film Supers Nanas. Rien de honteux cependant. Suggestions pour la suite: ressusciter les géniaux Animaniacs et surtout les hilarants Toubo et Mindy, porter sur grand écran le Laboratoire de Dexter, ou encore faire un Michel Strogoff 2… Ah non, pas Michel Strogoff!
En savoir plus
La série Bob l’Eponge est diffusée régulièrement sur TF1, dans le cadre de l’émission pour enfants Tfou! et sur les chaînes du câble.