Blue Ruin

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Blue Ruin
États-Unis, 2013
De Jeremy Saulnier
Scénario : Jeremy Saulnier
Durée : 1h30
Sortie : 09/07/2014
Note FilmDeCulte : *****-
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Un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée par une terrible nouvelle. Il se met alors en route pour la maison de son enfance afin d’accomplir sa vengeance.

SEUL CONTRE TOUS

Il y a quelque chose de plaisamment old school dans Blue Ruin. Peut-être dans la simplicité de son histoire de vengeance, où un quidam se retrouve victime d’un engrenage de violence, comme une réminiscence de l’âge d’or des polars hollywoodiens en noir et blanc. Peu de personnages, récit étalé sur une durée réduite: c’est le cadre assumé d’une série B solide, un minimalisme efficace qu’on avait perdu de vue sans s’en rendre compte. Face à l’adversité, le protagoniste ne devient pas un super-héros ou une machine de guerre vengeresse, ne se révèle pas à lui-même, ne devient ni badass ni cool comme il le ferait dans n’importe quel autre film américain récent. La confiance du film en la simple puissance du réalisme est déjà une grande surprise en soi, un rafraichissant retour aux sources. Mais Blue Ruin n’est pas convenu pour autant, c’est même tout l’inverse.

La singularité du long métrage ne se situe pas que dans ce contrepied. Jeremy Saulnier fait preuve d’une enthousiasmante économie d’écriture. Difficile d’expliquer sans en dire trop sur le film (mieux vaut en savoir le moins possible sur l’intrigue), mais la distillation progressive des informations crée une dynamique de suspens bien plus excitante que frustrante. C’est bien là qu’il y a également quelque chose de très moderne dans Blue Ruin : dans cette manière de jouer avec les ellipses et les absences momentanées d’explications, mais aussi dans l’habileté de Saulnier à mélanger les registres. Faire intervenir l’humour dans un pur film de genre est un exercice délicat, le piège principal consistant à tuer toute tension à coup d’ironie ou de vulgarité. Blue Ruin s’en sort admirablement, parvenant à faire rire sans jamais faire tomber son héros dans le pathétique. Cette réussite est assurément celle du comédien principal Macon Blair, qui traduit de manière assez saisissante les nuances de ce protagoniste improbable. Le film est comme lui: toujours imprévisible.

par Gregory Coutaut

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