Blind Sun
France, 2015
De Joyce A. Nashawati
Scénario : Joyce A. Nashawati
Avec : Ziyad Bakri
Durée : 1h28
Sortie : 20/04/2016
La canicule frappe la Grèce. L'eau se fait rare. La tension est totale. Un immigré taciturne doit veiller sur la luxueuse villa d'une famille française qui l'a embauché. Mais le gardiennage va tourner au cauchemar.
LE LOCATAIRE
La première fois que nous avions croisé le chemin de Joyce A. Nashawati, c’était au festival de Gerardmer 2010 ou elle était venu présenter son court La Morsure. Certes le résultat nous avait laissé un arrière goût plutôt amer, tout comme une majorité du public, mais la réalisatrice avait tout de même remporté le Grand prix du court métrage. Cinq ans plus tard, la voilà qui débarque au PIFFF avec son premier long Blind Sun (ex-Heatwave). On peut clairement affirmer que la jeune réalisatrice a fait du chemin avec les années. Thriller paranoïaque à l’ambiance moite et sibylline, Blind Sun surprend d’abord par sa maitrise formelle. Avec ses cadrages lourd et son atmosphère tout en lenteur, Nashawati embrasse pleinement son sujet si singulier et arrive à lui conférer une certaine force et un mystère impalpable. Force est aussi de constater qu’en jouant la carte d’un fantastique auteurisant avec son film de “fantômes au soleil“, la réalisatrice en déroutera plus d’un, surtout ceux qui n’y seront pas préparés. Car son cauchemar solaire qui pourrait trouver une certaine résonance avec certains épisodes La 4e Dimension reste plus contemplatif que démonstratif et pourra autant donner à disserter et analyser qu’à être rejeté en bloc. En tout cas, une chose est sûre, qu’on aime ou qu’on déteste, Blind Sun ne laissera personne indifférent. Finalement, c’est peut-être là la plus grande réussite du film.