Blanka
Blanka, 11 ans, vit dans les rues de Manille. Elle n'a pas de famille. C'est une petite fille charmante mais aussi très déterminée, qui vit de mendicité et de vol auprès des touristes. Un jour, dans une vitrine, elle voit à la télé un reportage sur une célèbre actrice qui a adopté une petite fille et qui sont très heureuses ensemble. Une idée germe alors dans son esprit : pourquoi ne pas s'acheter une mère et ainsi avoir une maison et aller à l'école ?
HISTOIRES DU COIN DE LA RUE
Blanka s'ouvre par un plan sur les bidonvilles de Manille, puis sur la foule qui parcourt les rues. Peu à peu, une silhouette s'échappe de la masse : celle de la jeune héroïne éponyme du film. Blanka est le premier long métrage de fiction du Japonais Kohki Hasei et celui-ci a fait un long tour en festivals, de la Mostra de Venise au Festival de Busan. De par son sujet et son décor, Blanka pourrait rappeler les fictions de survie de Brillante Mendoza. Mais le traitement privilégié par Kohki Hasei est radicalement différent, le cinéaste confiant notamment avoir voulu donner une dimension de conte de fées à ce qui pourrait être un fait divers sordide.
Blanka raconte le quotidien d'une fillette, une gosse des rues qui se bat pour vivre ses rêves. On y croise rabatteuses, caïds et prostituées, mais tout dans Blanka reste coloré – le moindre bordel glauque est recouvert de paillettes. La question n'est pas d'édulcorer mais de mettre en perspective la noirceur de ce qui se passe et la candeur du regard, celui d'une jeune fille dopée au culot et qui n'est pas traitée avec mièvrerie. Blanka, dont l'humilité est un atout, est charmant et attachant.