Blanche-Neige et le chasseur

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Blanche-Neige et le chasseur
Snow White and the Huntsman
États-Unis, 2012
De Rupert Sanders
Scénario : Hossein Amini, Evan Daugherty, Lee Hancock John
Avec : Chris Hemsworth, Kristen Stewart, Charlize Theron
Photo : Greig Fraser
Musique : James Newton Howard
Durée : 2h06
Sortie : 13/06/2012
Note FilmDeCulte : ***---
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Dans des temps immémoriaux où la magie, les fées et les nains étaient monnaie courante, naquit un jour l’unique enfant d’un bon roi et de son épouse chérie : une fille aux lèvres rouge sang, à la chevelure noire comme l’ébène et à la peau blanche comme neige. Et voilà précisément où l’histoire que vous croyiez connaître prend fin et où la nouvelle adaptation épique et envoutante de ce célèbre conte des frères Grimm débute. Notre héroïne, dont la beauté vient entacher la suprématie de l’orgueilleuse Reine Ravenna et déclencher son courroux, n’a plus rien d’une damoiselle en détresse, et la cruelle marâtre en quête de jeunesse éternelle ignore que sa seule et unique rivale a été formée à l’art de la guerre par le chasseur qu’elle avait elle-même envoyé pour la capturer. Alliant leurs forces, Blanche-Neige et le chasseur vont fomenter une rébellion et lever une armée pour reconquérir le royaume de Tabor et libérer son peuple du joug de l’impitoyable Ravenna.

LE BON CHASSEUR ET LE MAUVAIS CHASSEUR

L'été dernier, au Comic-Con, lors du panel consacré à Blanche-Neige et le chasseur, dont on ne savait rien à l'époque, et dont le tournage n'avait pas encore été entamé, Rupert Sanders, réalisateur de pubs, présentait au public la démo qu'il avait préparée pour pitcher son approche à Universal. Il n'y avait donc pas encore les acteurs dans ces extraits mais le parti-pris visible dans la bande-annonce était déjà là. La démarche de Sanders & cie n'était pas inintéressante et devant le résultat final, on peut attester de la relative réussite de l'équipe dans sa volonté de revisiter le célèbre conte de fées par le biais de l'heroic fantasy. Les influences se ressentent évidemment de partout (l'introduction narrée à la Seigneur des anneaux, les fées et trolls tout droit sortis du Labyrinthe de Pan, un dieu-cerf inspiré de Princesse Mononoke) mais l'ensemble parvient à se faire plutôt homogène et la réinterprétation au travers du prisme du monomythe campbellien, avec sa grosse bataille finale, est plus cohérente que dans l'Alice au pays des merveilles de Tim Burton, produit par le même Joe Roth. L'exercice n'est pas exempt d'idées. On note par exemple une apport de nuance sur le fantastique dans l'univers du film : la magie (pratiquée par la Méchante Reine) et la cryptozoologie (trolls, fées, etc.) existent réellement, mais certaines choses sont hallucinées (la réputation de la Forêt Noire est due à des spores qui font voir des dragons dans les arbres dont les branches paraissent être des serpents), et non des moindres le miroir magique de la Méchante Reine (qui voit un être sortir du miroir pour lui parler mais qui parle toute seule aux yeux des autres). Ce détail semblerait faire de la Reine une sorte de schizophrène et cette facette du personnage est plutôt pertinente dans le contexte de la caractérisation générale du personnage, approfondi dans cette adaptation, qui déclare dès sa première scène sa profession de foi : les hommes usent des femmes qu'ils ne veulent que pour leur beauté alors les femmes doivent utiliser leur beauté comme pouvoir.

Le scénario fait ainsi de la Reine une femme torturée qui, bien qu'elle soit magnifique, trouve toujours moche et vieille l'image que lui renvoie son miroir, et continuer à tuer comme une boulimique se fait vomir. L'extrapolation est peut-être un peu tirée par les cheveux mais il paraît assez clair que le film cherche à réécrire les personnages féminins du conte pour donner quelque peu dans le "Girl Power" (cf. le finale inévitable et non moins risible qui voit Blanche-Neige en armure jouer les capitaines, menant son armée à la guerre). Malheureusement, c'est à peu près tout ce que le film avance d'original. Et la Reine est virtuellement le seul personnage un tant soit peu fouillé. Le reste s'articule en archétypes "starwarsiens" (La Reine/Darth Vader peut chopper la princesse Blanche-Neige/princesse Leia qui sera sauvée par le Chasseur/Han Solo et le Prince Charmant/Luke Skywalker) pas très motivants, avec un triangle amoureux inexploité (il faut bien laisser de la place à une suite! même le dernier plan est calqué sur celui de l'Episode IV) et donc une romance pas crédible lors du moment-clé de la résurrection de Blanche-Neige. Kristen Stewart nous ressort sa moue boudeuse et Chris Hemsworth fait ce qu'il peut dans un rôle unidimensionnel. Restent les nains qui sont sympas, avec un effet super réussi pour faire passer tous ces acteurs connus pour des gens de petite taille, mais qui n'ont pas grand chose à faire non plus. C'est le gros souci du film : le calibrage est exécuté avec professionnalisme et la mise en scène l'est tout autant, mais jamais le spectateur ne s'implique dans le récit. La direction artistique est fort plaisante mais la mayonnaise générale ne prend pas. Et même les quelques scènes d'action sont peu entraînantes, Sanders étant de l'école capable d'offrir un joli livre d'images mais incapable de filmer un corps-à-corps autrement qu'en cadres trop serrés et mouvements confus. Élargi de quelques minutes à 2h06 de métrage, Blanche-Neige et le chasseur reste une démo. Sanders témoigne d'un certain sens visuel mais peine à livrer une œuvre plus incarnée.

par Robert Hospyan

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