Blanche

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Blanche
France, 2002
De Bernie Bonvoisin
Scénario : Bernie Bonvoisin
Avec : Carole Bouquet, Antoine De Caunes, Lou Doillon, José Garcia, Jean Rochefort
Durée : 1h44
Sortie : 18/09/2002

Au 17e siècle, une fillette ayant assisté à la mort de ses parents décide, 15 ans plus tard, de se venger et, avec sa bande de voyous, tend un piège à Mazarin, commanditaire du meurtre.

Devant ce film bénéficiant d’un casting royal et d’un budget important pour un troisième long-métrage, on était en droit d’attendre, de la part de Bernie Bonvoisin, plus que ce Blanche. Rien ici ne fonctionne, que ce soit le scénario, la réalisation ou même l’interprétation… Certes, le ton de Bonvoisin est toujours présent: les dialogues bien sentis, le décalage amusant, la musique réjouissante. Mais, alors que tout cela fonctionnait à merveille dans Les Démons de Jésus, ici tout est affreusement laid. La faute à l’auteur, qui mélange un texte très théâtral et ses fameuses répliques au ton plus récent, aboutissant à un ensemble sonnant donc faux.

Le casting n’est pas là pour aider non plus. Production impressionnante oblige, il est ici royal: Carole Bouquet en Anne d’Autriche, Jean Rochefort en Mazarin, José Garcia en Roi de France ou encore Gérard Depardieu en D’Artagnan… Si l’on ne peut qu’admirer le talent de ces derniers (bien qu’ici peu à l’ouvrage), voire même saluer leur audace pour interpréter des personnages si différents de leurs habitudes, on ne peut hélas que regretter leur incapacité à être dans le ton. Jamais une réplique ne fonctionne, tant les acteurs, en totale roue libre, semblent sortir leurs dialogues comme pour s’en débarrasser. Le pire revenant à Lou Doillon, à ce point mauvaise que l’on souhaite vite la mort de son personnage (hélas pour nous, c’est le rôle-titre).

On parlera enfin du naufrage de la réalisation: un montage incompréhensible (on ne compte plus les faux raccords), un manque de souffle dans les scènes d’action (d’une platitude sidérante), sans parler des errements de la narration qui font qu’on ne sait jamais qui fait quoi dans l’histoire. On mentionnera aussi la tentative absurde et ratée de faire du film un western spaghetti, plus risible que drôle. Si l’on peut comprendre la tentative de Bernie Bonvoisin d’apporter un ton nouveau à un genre enterré, on ne peut qu’en constater l’échec. A la manière du D’Artagnan de Peter Hyams sorti l’an dernier, on assiste à un essai manqué. On aurait aimé parler poliment d’erreur si cela n’avait pas été si affreux. Et, si le succès en salle semble garanti par l'attrait du casting, il semble juste de remettre chaque chose à sa place.

par Yannick Vély

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